Millau. Bellugues et Martel aux portes d’un nouveau monde

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  • La question des transports en commun est souvent avancée par les riverains.
    La question des transports en commun est souvent avancée par les riverains. L. B.
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loïc bailles

À la rencontre des habitants, la nostalgie d’une vie sans circulation les anime.

Le quartier semble figé entre deux fêtes de fin d’année. La petite école primaire publique Alfred-Martel, qui rythme habituellement une partie du quartier en trois temps - matin, midi, et fin d’après-midi -, ne sonne plus en attendant la reprise scolaire de ce lundi. "C’est l’occasion de prendre des nouvelles des uns et des autres, surtout en cette période où tous les autres endroits propices sont fermés", souligne une jeune mère de famille en balade, rencontrée aux abords de l’école.

Des transports pour les retraités

Un peu plus en hauteur, à la limite entre Martel et Bellugues, Jean-Claude Pujol est en quête de tranquillité.

À 72 ans, il réside rue Jules-Artières depuis 1984. À son arrivée, l’ancien employé banquier se souvient de méchouis au milieu de la rue avec les voisins. Mais depuis une quinzaine d’années, sa " vie a changé". "Ils ont ouvert notre rue pour rejoindre la zone commerciale du Cap-du-Crès, explique-t-il, nostalgique. Depuis, ce sont près de 2 000 véhicules qui y passent quotidiennement, sans compter les nombreux poids lourds qui ne respectent pas les restrictions, et les nuisances que cela engendre."

En revanche, la construction de cette zone a permis aux résidents d’avoir des commerces à proximité de chez eux.

En haut du boulevard du Pic-d’Andan, sur les Hauts-Viviers, les Cougouilles, comme disent les anciens, étaient à l’époque des terres agricoles dédiées aux vignes et cerisiers, avec seulement cinq ou six maisons. Aujourd’hui, deux parcelles restent disponibles à la construction dans ce quartier pavillonnaire où les retraités cohabitent avec de jeunes familles actives. "Ils participent peu aux activités mais les relations restent polies", précise Anne Doussière, résidente depuis 1995, après y avoir grandi pendant une dizaine d’années, et désormais relais du quartier. "Il y a peu de commerces si ce n’est les grandes surfaces, et peut-être bientôt une restauration avec Burger King", ironise-t-elle.

Pour certains retraités, l’accessibilité à ces zones commerciales pose problème, par son manque de transports. "Il y avait la ligne 1 qui desservait l’hôpital, le lycée et les zones commerciales, qui a été remplacée par le passage de la ligne 2, qui ne va pas jusqu’au bout, regrette Nicole Gal, Lyonnaise retraitée à Bellugues depuis 2007. C’est bien beau de miser sur le vélo, mais ce n’est pas adapté à des gens de notre âge, encore moins quand il faut remonter certaines rues, chargé de courses."

Certaines personnes âgées avouent même avoir renoncé à certaines activités, comme la pétanque ou les parties de cartes organisées au Champ-du-Prieur "par manque de transport". "Surtout que l’autre terrain que nous utilisons est menacé par la construction d’un fast food", tacle un habitué.

Un manque de participation

Certains résidents rencontrés avaient l’habitude de participer à certains débats lors des conseils municipaux concernant la vie des quartiers via des relais.

"La nouvelle municipalité veut mettre un nouveau système pour valider les décisions de la mairie sans en discuter avec nous", déplore un sexagénaire. "Nous n’avons rencontré qu’une seule fois la nouvelle mairie depuis son installation, alors que nous avions un rendez-vous mensuel habituellement", ajoute Anne Doussière.

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