Démographie : le nombre d’Aveyronnais augmente lentement mais sûrement

Abonnés
  • Rodez et l’Aveyron attirent de la population. Mais l’avenir de Bosch pourrait noircir le tableau ces prochaines années.
    Rodez et l’Aveyron attirent de la population. Mais l’avenir de Bosch pourrait noircir le tableau ces prochaines années. J.-A.T.
Publié le
Guilhem Richaud

L’insee a publié les données du dernier recensement. Il y avait 279 274 Aveyronnais au 1er janvier 2018. Avec un solde migratoire de +0,5 %, la politique d’attractivité du Département porte ses fruits.

C’est un rendez-vous désormais traditionnel. Chaque fin d’année, l’Insee publie les données consolidées du dernier recensement disponible, avec un décalage de trois années. Pour 2020, il s’agit du recensement de 2017 et donc des chiffres au 1er janvier 2018. Ces données, qui ont forcément évolué depuis, sont moins utiles pour les chiffres bruts que pour dégager des tendances. Et en Aveyron, il y en a quelques-unes.

Avec 279 274 habitants au 1er janvier 2018, le département compte 68 personnes en plus qu’un an plus tôt. Un écart qui n’est pas significatif. Si on compare à 2013, selon le protocole de l’Insee, qui mesure les évolutions sur cinq ans, on note une progression de 1 534 personnes. Cela représente 0,1 %. C’est très peu. L’Insee parle d’ailleurs de "stabilité". Mais en observant de plus près ce chiffre, on note que le département à un solde naturel négatif (-0,4 % sur un an), ce qui signifie qu’il y a plus de personnes qui décèdent que de naissances. Logique dans un département où la moyenne d’âge est élevée avec plus d’une personne sur trois qui a plus de 60 ans (contre une sur quatre au niveau national). En revanche, le solde migratoire, lui, est positif (+ 0,5 %).

Retours et installations

L’Aveyron attire donc de la population venue d’ailleurs. Il peut s’agir de retours, de jeunes actifs notamment, ou d’installations. Cela confirme donc que la stratégie d’attractivité du territoire, lancée par Jean-Claude Luche quand il était président du Département et poursuivie par son successeur, Jean-François Galliard, est une bonne idée. Seulement pour le moment, cet effort ne se ressent pas encore dans les chiffres de l’année 2017, ce qui n’est pas non plus illogique, le plan ayant démarré dans le courant de l’année 2016. Au regard de l’évolution actuelle, le chiffre symbolique des 300 000 habitants ne devrait être atteint qu’à l’horizon 2050, selon l’Insee. Mais la conjoncture pourrait amener l’institut spécialisé dans la statistique à revoir ses plans dans les prochaines années. En effet, si la crise industrielle se poursuit, avec des entreprises comme Bosch (environ 1 400 salariés), à Onet-le-Château, et Sam à Viviez (environ 350 salariés) en grande difficulté, cela pourrait mettre un sérieux coup d’arrêt à l’objectif de croissance de la population. Cependant, les conséquences de la crise sanitaire, avec le développement du télétravail et le confinement au confort difficile dans les grandes villes, peuvent être des atouts pour le territoire. Au moment du premier confinement, l’Insee avait estimé à 12 000 personnes le nombre de retours dans le département. Les collectivités locales espèrent pouvoir convaincre des actifs de s’installer durablement sur le territoire. Il faudra attendre plusieurs années pour voir si la tendance se confirme. Mais en attendant, les élus poussent différentes stratégies avec des politiques dynamiques tant en termes de services, notamment en essayant d’attirer des professionnels de santé, que d’équipements, avec le Sieda qui travaille au développement du très haut débit sur l’ensemble du territoire.

En chiffres

Rodez : 24 319 habitants ; +0,5 % par rapport à 2013.
Millau : 22 002 habitants ; – 0,2 % par rapport à 2013.
Villefranche-de-Rouergue : 11 781 habitants ; -,2 % par rapport à 2013.
Onet-le-Château : 11 659 habitants ; +0,1 % par rapport à 2013.
Saint-Affrique : 8 034 habitants ; – 0,5 % par rapport à 2013.
Luc-la-Primaube : 5 987 habitants ; +0,5 % par rapport à 2013.
Decazeville : 5 353 habitants ; – 2 % par rapport à 2013.
Espalion : 4 559 habitants ; + 0,8 % par rapport à 2013.
Capdenac : 4 462 habitants ; + 0,2 % par rapport à 2013.
Sévérac-d’Aveyron : 4 081 habitants ; – 0,1 % par rapport à 2013 (cumul des communes de Buzeins, Lapanouse, Lavernhe, Recoules-Prévinquières et Sévérac-le-Château qui ont fusionné au 1er janvier 2016 pour former la commune de Sévérac-d’Aveyron).

 

40 % des Aveyronnais vivent dans l’aire d’attraction de Rodez

L’Insee établi différents types de classements de population qui permettent d’évaluer les équilibres sur le territoire. Parmi eux celui des aires d’attraction, qui correspondent à l’étendue influence de la commune centre sur une zone.
Celle de Rodez est évidemment la plus développée. Avec 111 855 habitants, elle regroupe 40,1 % des Aveyronnais. Un chiffre en légère progression par rapport à 2013 (39,3 %). 
Loin derrière la préfecture du département, l’aire d’attraction de Millau compte 34 655 personnes et représente 12,4 % du département (+0,2 point par rapport à 2013. Villefranche-de-Rouergue (28 398 habitants ; 10,2 % ; – 0,1 point) et Decazeville (18 548 ; 6,6 % ; – 0,5 point) suivent.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?