Villefranche-de-Rouergue : pas d’inquiétude pour l'activité et la pérennité de la maternité

Le docteur Jean-Michel Castex, gynécologue et obstétricien, 73 ans, qui dirige la maternité de Villefranche-de-Rouergue s’apprête à passer le relais en juillet prochain. Arrivé il y a sept ans pour un remplacement de quinze jours, car il s’ennuyait après avoir pris sa retraite à Foix où il avait jusqu’alors réalisé toute sa carrière médicale, il a tellement apprécié la douceur de vivre villefranchoise qu’il y est resté jusqu’à aujourd’hui. "Les gens sont sympathiques et chaleureux, on mange bien en Aveyron et on y respire bien aussi", confie celui qui va retrouver son Ariège natal – il est de la famille du Premier Ministre- et son épouse pour des randonnées et des balades à vélo.

Baby-boom

Jean-Michel Castex pourra partir serein puisque "la maternité tient la barre". En 2020, elle a enregistré 486 naissances alors que le seuil fatidique pour l’assurance de son maintien était de 500. Mais cela n’affole pas du tout le docteur Castex, "on est un peu en dessous mais, en 2019, on était un peu en dessus…" Sous entendu, cela fait une moyenne. Et ce dernier de préciser : "Cette diminution de la natalité s’observe également au niveau national. Elle correspond aussi au vieillissement de la population villefranchoise ainsi qu’à un facteur économique qui freine les futurs parents. Mais nous verrons dans les six premiers mois de l’année 2021 si on constate un baby-boom dû au premier confinement".

En tout cas, l’existence de la maternité, qui compte aujourd’hui 35 personnels ainsi que 4 gynécologues obstétriciens dont le docteur Castex, n’est absolument pas remise en cause Mais, comme ce dernier a dépassé l’âge limite de 72 ans pour les assurances, il ne peut plus assurer de gestes chirurgicaux et se consacre donc aux consultations ainsi qu’à la gestion de l’hôpital ce qui, en temps de crise sanitaire, est chronophage. "Il y a eu une réorganisation pour accueillir les malades du Covid, la gestion du confinement, du reconfinement, les réunions de la cellule de crise toutes les semaines et maintenant l’installation du centre de vaccination avec les premières injections la semaine prochaine dans les Ehpad et pour le personnel soignant". Le docteur Jean-Michel Castex sera d’ailleurs l’un des tout premiers à se faire vacciner et il veut le faire savoir. "Vu mon âge et mes comorbidités, je suis plus que motivé. C’est essentiel de me protéger et de protéger les autres".

Impact de la pandémie

Le docteur Castex a donc programmé son départ l’été prochain et, dans cette optique, vient d’engager trois praticiens qui vont venir étoffer l’équipe en place. Deux vont prochainement arriver de la région parisienne et exerceront à temps partiel tandis qu’un autre, déjà présent, est là à temps complet. Un recrutement en forme d’optimisme et d’assurance pérennité pour l’avenir. "Cette maternité est en bonne forme et on en a besoin. Elle ne fera pas beaucoup plus d’accouchements dans le futur mais elle répond à une demande du bassin de vie de ce territoire qui s’étend jusqu’à Figeac".

Le Covid-19 a eu un impact sur la maternité uniquement en termes de visite. "Des mesures barrières très strictes ont été mises en place et seul le conjoint a été accepté, même en salle d’accouchement ce qui n’était pas le cas partout, auprès des mamans. Elles ont quand même été beaucoup perturbées par cette situation inédite alors on a fait des efforts afin de réduire leur temps d’hospitalisation et leur assurer un retour au domicile le plus rapide possible", explique le chef de la maternité. Des hospitalisations à domicile sous surveillance des sages-femmes de la maternité, tout comme des sorties au bout de 48 heures avec une prise en charge par des infirmières libérales étaient d’ailleurs déjà en place. Et les centres périnataux de Decazeville et Figeac ont, eux, été renforcés avec des consultations gynécologiques et pédiatriques une fois par semaine.