Espalion : vent de fronde contre l'installation du McDonald's

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  • "McCrado", "McDo defora, gardarem Aubrac", "Pas de MicMac à Espalion", pouvait-on notamment lire sur les pancartes des manifestants.
    "McCrado", "McDo defora, gardarem Aubrac", "Pas de MicMac à Espalion", pouvait-on notamment lire sur les pancartes des manifestants. Mathieu Roualdès
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Mathieu Roualdés

Une centaine de personnes se sont réunies samedi 9 janvier devant la mairie d’Espalion afin de protester contre l’installation de la firme américaine, prévue d’ici cet été.

Le temps d’un instant, on se serait presque revu sur les hauteurs de Millau à l’été 1999, où la mouvance altermondialiste galvanisée par le célèbre José Bové écrivait l’une des pages les plus célèbres de l’histoire militante aveyronnaise avec le démontage du McDonald’s… Pourtant, nous étions bien à Espalion, 21 ans plus tard, en ce samedi 9 janvier 2021, au milieu d’une centaine de personnes criant encore leur colère contre l’installation programmée du géant américain aux portes du Nord-Aveyron et de l’Aubrac.

Dans cette foule, on a même recroisé quelques "anciens" du Larzac à l’image de Christian Roqueirol qui fut l’un des paysans condamnés à l’époque… Si les cheveux ont blanchi, le discours n’a pas changé.

"Les paysans et notre patrimoine gastronomique sont menacés de toute part aujourd’hui. McDonald’s est l’illustration de cette mondialisation où un pot de yaourt traverse le monde pour être consommé. Il est heureux que des gens se lèvent encore contre cela. Surtout en ces temps de crise sanitaire durant lesquels on ne cesse de dire qu’il faut revenir à des choses essentielles et défendre le consommer local", proteste-t-il, aux côtés du porte-parole actuel de la Confédération paysanne, Sébastien Persec.

Le McDonald’s espalionnais doit voir le jour d’ici cet été

Syndicalistes, élus, gilets jaunes et citoyens lambda étaient également là pour faire entendre leur voix. Contre "la malbouffe" certes, mais également "le modèle McDo". "C’est une bataille culturelle entre le consommateur roi et l’intérêt général. Des élus de l’Aubrac se sont battus pour préserver leur territoire, aujourd’hui on les décrédibilise avec ce projet", déplore Guilhem Serieys, conseiller régional de la France Insoumise, dans l’attente également "d’une position claire des élus espalionnais à ce sujet". Une seule d’entre eux, Céline Mistral, conseillère municipale, était de la manifestation ce samedi : "On ne voulait pas que je sois là mais se rassembler pour des causes auxquelles on croit, c’est ça la vraie vie", a-t-elle lancé, devant de nombreuses pancartes hostiles à la firme américaine qui compte à ce jour six restaurants dans le département.

Le septième, espalionnais, doit voir le jour d’ici l’été, route d’Estaing, à côté du Super U.

Et si les militants sont bien conscients qu’il attirera une majorité silencieuse de Nord-Aveyronnais, la lutte, elle, n’est pas finie annoncent-ils. "On dit que cela créera de nombreux emplois mais de quel avenir parle-t-on ? Celui d’une totale précarité pour nos jeunes ?", souffle Didier Pons, responsable CGT.

"Le Larzac et l’Aubrac, c’est le même combat !", sourit, lui, Christian Roqueirol, avant de reprendre la route vers le sud du département… Et emprunter peut-être cette A75 "où ils nous mettront un McDo sur l’aire de Sévérac bientôt !". "On fait bien de l’aligot avec des machines désormais", peste un autre membre de la "Conf’".

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