L'Aveyron de... Laurette Brugier : "L’Aubrac m’a toujours beaucoup inspiré "

  • Inspirée par les paysages aveyronnais, Laurette Brugier voue une passion véritable pour la peinture.
    Inspirée par les paysages aveyronnais, Laurette Brugier voue une passion véritable pour la peinture.
Publié le , mis à jour
Propos recueillis Aurélien Delbouis

Installée à Salmiech depuis peu, Laurette Brugier a laissé derrière elle une carrière dans le monde médical pour se consacrer à sa passion : la peinture. Son thème de prédilection : les paysages aveyronnais ou les ciels de l’Aubrac qui l’inspirent invariablement. Aquarelles, huiles, pastels... Lauréate de nombreux prix dont celui du conseil départemental récompensant "les talents d’Aveyron", elle qui donne aussi des cours nous parle justement de son département de cœur. Rencontre.

Un lieu emblématique

Salmiech bien entendu. C’est là où j’ai passé mes vacances depuis les années soixante-dix. C’est là aussi où j’ai choisi de m’installer définitivement depuis juin 2020. C’est assez récent. Salmiech est un village cher à mon cœur, il signe aussi mon retour au pays. J’adore ses vieilles maisons mais surtout les paysages, le Lagast. Il y a un petit sentier près de chez nous, le chemin de Cransac, j’ai dû le peindre des dizaines de fois. Je le vois à chaque fois différemment. Ce petit village m’inspire. Me permet de m’évader.

Un souvenir

J’en ai tellement. Mais le plus beau, celui qui m’a rendu le plus heureuse je crois, a été de recevoir le prix "Talent d’Aveyron" en 2017. Une récompense à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a permis de rencontrer beaucoup de monde.

Une personnalité marquante

Par rapport à son travail et au mien, je dirais Sœur Éliane de l’abbaye de Bonneval. Une personne formidable que je connais depuis huit ans et qui est devenue mon amie. On a cette même sensibilité, c’est sans doute pour ça que l’on se comprend si bien : je peins les mêmes ciels que ceux qu’elle photographie. J’ai eu la chance de la rencontrer. Elle a cette sensibilité, cette humilité… Je ne la remercierai jamais assez pour son amitié.

Une spécialité

Avec mes expositons, j’ai permis à beaucoup de Parisiens de découvrir l’Aveyron. Beaucoup ont fait le déplacement par la suite ; ont découvert toute la richesse de la gastronomie aveyronnaise. Si bien que certains me demandaient ensuite de leur rapporter de l’aligot, des farçous, de la saucisse… Je remontais souvent avec deux, trois glacières dans la voiture (rires). Un jour, pour un vernissage, j’ai fait des farçous, des mini-farçous… Une vraie réussite. Tout le monde m’a demandé la recette. Je suis devenue une spécialiste du farçou (rires). Mes petits-enfants m’en demandent toujours. Mais attention, ils savent les faire maintenant. J’adore ça.

Une conviction

Je crois en l’art-thérapie. Au pouvoir de l’art. Pendant trois ans, j’ai animé des ateliers de peinture pour sortir des patients de l’isolement. Des patients âgés qui avaient la conviction, malheureusement, qu’à un certain âge on ne sert plus à rien. Le sourire s’efface. L’art a cette vertu : s’ouvrir à nouveau. Nous avons d’ailleurs remporté le prix "l’Air du temps" entre toutes les maisons de l’assistance publique et des hôpitaux de Paris avec une exposition de peinture tirée de ces ateliers. Un très beau moment.

Un coup de cœur

Je peins des coups de cœur. C’est ainsi que je fonctionne. Je sais que je vais marcher dans la toile, du moment que je peins un chemin, le Céor, ou encore l’Aubrac. Comme sœur Éliane, l’Aubrac m’inspire énormément avec ses paysages, ses grands espaces, ses personnages, ses ciels, souvent très sombres. Peut-être suis-je au fond quelqu’un de sombre. Il ne faut pas croire, la peinture reflète souvent le fond de l’âme, la personnalité.

Une carte postale idéale

J’ai écrit un petit truc : "L’Aveyron chère à mon cœur, au contact de cette belle nature, de ciel et d’eau, de terre et de lumière que je partage depuis 30 ans, ici et ailleurs." Voilà ma carte postale idéale : l’Aveyron. Celle que je peins toujours avec émotion. Quand je vivais en région parisienne, que le mal du pays se faisait sentir, je prenais une toile et je rentrais là-dedans. Le mal disparaissait. Je n’avais pas besoin de photo pour créer. La mémoire suffisait.

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