Villefranche-de-Rouergue. Blanc Aéro à Villefranche : un plan pour passer la crise

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  • Johan Fabre, directeur du site de Villefranche, aujourd’hui entièrement installé sur la zone de la Glèbe, avec la nouvelle responsable des ressources humaines de l’entreprise, Isabelle Assié.
    Johan Fabre, directeur du site de Villefranche, aujourd’hui entièrement installé sur la zone de la Glèbe, avec la nouvelle responsable des ressources humaines de l’entreprise, Isabelle Assié. DDM - GUY LABRO
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Pour faire face à la crise, l’entreprise phare de Villefranche a mis en place un plan de chômage partiel, avec fermeture du site une semaine par mois et les vendredis après-midi. Mais son directeur, Johan Fabre, veut la préparer à la reprise.

Fermeture tous les vendredis après-midi et une semaine par mois : c’est la décision prise par la direction de Blanc Aéro pour faire face à la crise. "Ces mesures sont validées pour le premier trimestre", confirme Johan Fabre, le directeur du site. Elles pourront être renouvelées, l’entreprise rentrant dans le dispositif d’activité partielle longue durée (APLD), financé par l’État et qui peut être mis en œuvre, par tranches de six mois, pendant vingt-quatre mois sur une durée de trois ans. Les six cents salariés de l’entreprise phare de Villefranche, qui depuis le mois de mars dernier ne compte plus d’intérimaires, vont donc continuer à subir du chômage partiel (indemnisé à 84 % du salaire net). "Nous avons voulu donner de la visibilité et de l’équité à tous les salariés", explique Johan Fabre. Les semaines de fermeture seront alignées avec les vacances scolaires. Une fermeture estivale est aussi programmée pendant les quinze premiers jours du mois d’août. Depuis de nombreuses années, l’entreprise continuait à tourner pendant les vacances d’été.

Les chiffres de la crise

Ces mesures sont dictées par la réalité économique. "Notre chiffre d’affaires était de 122 M€ en 2019. Il est tombé à 94 M€ en 2020. Et les prévisions pour 2021 le situent à 67 M€. Il faut savoir que le trafic aérien en Europe a chuté de 60 % par rapport à l’avant crise, début 2020", expose le directeur de Blanc Aéro. spécialisée dans les fixations aéronautiques, l’entreprise est touchée de plein fouet par le trou d’air que subit le secteur. "Nous allons vers une année 2021 compliquée, plus difficile que 2020", prévoit Johan Fabre. Chiffre de la prise des commandes en 2020 à l’appui. "Il est en baisse de 47 % par rapport à 2019." Donc moins de pièces à produire.

Être prêt pour la reprise

Pour Blanc Aéro, comme pour beaucoup d’autres entreprises, le temps est à faire le dos rond. Pour attendre la fin de la crise. Johan Fabre espère que les mesures prises suffiront (un plan senior qui a permis le départ d’une dizaine de personnes a aussi été signé).

Il prévoit une reprise, mais progressive, en 2022, pour arriver au niveau d’activité connu en 2019 pas avant 2025. Un moment pour lequel le directeur veut que son entreprise soit prête. Il le répète. "Alors, il faudra être très réactif, car la concurrence sera rude. On se prépare pour être prêt pour la reprise." Il va s’appuyer pour cela sur le dispositif d’activité partielle longue durée. "Il permet de préserver nos emplois et notre savoir-faire. Nous allons profiter des vingt-quatre mois qui sont devant nous pour augmenter les compétences de nos collaborateurs sur différents métiers. Ils auront ainsi plusieurs cordes à leur arc. Des multicompétences."

Un plan de formation sera ainsi mis en place (pendant la formation, l’employé retrouvera son salaire à 100 %).

Des salariés ont été mis aussi à disposition ponctuelle de l’entreprise voisine, Pattyn. D’autres prêts de personnel sont envisagés. Dans ce même souci de préparer la reprise, les apprentis, les stagiaires et les contrats professionnels ont été maintenues. Tout comme le partenariat avec l’Esat de Martiel.

Des interventions dans les établissements scolaires ont également été poursuivies, pour promouvoir la filière industrielle.

Blanc Aéro a tenu aussi à soutenir ses partenaires locaux : un réseau de sous-traitants fournisseurs de longue date. "Ils doivent rester présents sur le marché. On a fait le forcing pour garder en vie car on en aura besoin pour la reprise", souligne Johan Fabre. "Cette reprise où il faudra être très réactif", redit-il avec force et espoir.

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