Druelle Balsac. District de football de l'Aveyron : Pierre Bourdet souhaite "obtenir une unité"

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  • Bourdet : "Je me suis engagé avec humilité et des valeurs de respect et d’équité qui sont pour moi essentielles."
    Bourdet : "Je me suis engagé avec humilité et des valeurs de respect et d’équité qui sont pour moi essentielles." J.-L.B. - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
R.G.

À 62 ans, Pierre Bourdet est officiellement devenu hier président du district, après avoir remporté l’élection fin décembre avec 56,2% des voix. Un rôle qu’il aborde avec détermination, envie, et la volonté de rassembler le monde du ballon rond départemental.

Comment abordez-vous votre prise de fonctions ?

De façon consciencieuse et avec une grande responsabilité. Dans un schéma classique, l’équipe élue l’aurait été au mois de juin, ce qui lui aurait offert deux-trois mois pour se préparer, organiser des choses comme les commissions, avant de lancer la saison suivante. Là, l’élection est arrivée en plein milieu de la saison, avec, de plus, toutes les interrogations qui existent en ce moment. C’est pour ça que je parle de responsabilité : il faudra que nous soyons prêts si tout redémarre rapidement, avec le but de donner de l’espoir aux clubs et aux joueurs, même si nous ne sommes malheureusement pas plus forts que le virus. Il y avait un délai réglementaire de quinze jours pour la mise en place de la nouvelle équipe et pour s’y tenir, il nous a fallu beaucoup travailler depuis notre élection, ainsi que nous l’avions promis aux clubs. Nous avons eu le plaisir de voir que certaines personnes restaient, que d’autres se proposaient, et tout ça nous permet, aujourd’hui, d’avoir des commissions déjà quasiment toutes complètes, à un ou deux éléments près.

Vous parlez d’être prêt pour la reprise mais on sent également que dans cette période difficile, vous voulez être près des clubs.

Exactement. C’était d’ailleurs notre engagement fort pendant toute la campagne, au cours de laquelle nous avons essayé de contacter leurs responsables, de les rencontrer en personne ou en visioconférence. La proximité avec eux, le fait de les écouter, de les comprendre, eux et leurs difficultés, constitue l’ADN de notre projet. Maintenant, il va falloir savoir répondre à leurs questions ou, du moins, leur faire passer le message qu’on peut les aider. Dans cette optique, l’une de nos premières décisions sera de mettre en place une commission clubs, inexistante aujourd’hui, qui sera animée par des bénévoles ou des présidents de clubs uniquement, de façon totalement indépendante, et dont le but sera de permettre les discussions, d’identifier les difficultés qui existent et de les faire remonter. Ce sera l’aiguille de notre boussole, qui nous indiquera la direction que nous devrons prendre, dans tous les territoires, à tous les niveaux, que ce soit pour le football de compétition ou, entre guillemets, car je n’aime pas ce qualificatif, "de loisir".

Avez-vous des craintes au sujet du devenir de certains clubs et de l’évolution du nombre de licenciés du fait de la crise sanitaire ?

Je pense que dans une écrasante majorité, les joueurs, bénévoles, arbitres et éducateurs qui font vivre le football le font avec une seule conviction : la passion. Ils ont l’amour du foot. Bien sûr, il y aura des difficultés financières pour les clubs, mais elles seront compensées par la suppression de certaines charges telles que les frais de déplacements ou d’arbitrage, et je ne pense pas qu’elles soient susceptibles d’en faire disparaître certains. Pour ce qui est des licenciés, la passion que j’évoque me fait penser que l’on retrouvera une majorité d’entre eux après cette crise, même si je m’attends à une petite érosion étant donné que certains auront goûté à un sport individuel entre-temps et se détourneront du foot. En tout cas, toutes les instances, des districts à la fédération en passant par les ligues, auront à créer une nouvelle dynamique lorsque cette crise aura pris fin, pour faire en sorte d’attirer de nouveaux joueurs et éducateurs et de fidéliser ceux qui sont déjà présents.

Dans quelle perspective comptez-vous inscrire votre présidence ? Continuité avec ce qui a été fait par l’équipe précédente, rupture totale avec elle, conciliation des deux ?

Je veux que ce soit très clair : si nous nous sommes présentés, c’est parce que nous avons senti qu’il y avait une attente de la part des clubs concernant la possibilité d’avoir un choix démocratique entre deux équipes. Le ballon est rond, le terrain est le même, donc nous n’allons pas créer une rupture avec le passé, qui a apporté beaucoup de satisfaction et son lot de progrès. Nous ne le renions pas et remercions ses acteurs pour tout ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui. Nous allons poursuivre le développement du football au travers de ce qui a été commencé, sur le plan de la formation, par exemple, mais aussi appliquer certaines idées qui nous paraissent essentielles mais qui nous semblent avoir été oubliées à un certain moment. Le cœur de notre projet est de se rapprocher de tous les clubs, pour les comprendre et faire en sorte que ce soit eux qui impulsent la nouvelle dynamique que nous désirons. C’est pour ça que nous souhaitons faire participer le plus grand nombre d’entre eux aux différentes commissions, afin d’obtenir une unité, un rassemblement, du nord au sud et de l’ouest à l’est. Nous ne voulons pas d’une rupture mais d’une évolution avec, néanmoins, des différences importantes.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter cette fois à l’élection ?

Il y a deux raisons. La première est liée à la façon dont les choses se sont déroulées. Quand on a commencé à parler de cette élection, courant mars vu qu’elle était prévue en juin, très vite, un noyau de sept-huit présidents de club s’est formé, auquel sont venues se greffer une vingtaine de personnes, toutes avec l’impression qu’il y avait quelque chose à faire, à proposer à l’ensemble des clubs aveyronnais étant donné que certaines questions et difficultés revenaient souvent sur le tapis. Nous avons saisi l’opportunité de proposer un projet différent de celui qui était valable jusqu’à présent et les présidents de clubs m’ont sollicité pour être tête de liste, ce qui m’a plu étant donné que j’avais envie d’apporter quelque chose. J’ai accepté par passion, pas par motivation carriériste, et parce que cette marque de confiance à mon égard m’a touché. La seconde est plus personnelle. Je serai à la retraite dans dix mois et si j’ai toujours pensé que la mission de président du district pouvait être accomplie par tout le monde, je trouvais qu’elle impliquait un engagement important qu’il me semblait impossible de cumuler pendant quatre ans avec une activité professionnelle que j’estime, dans mon cas, forte. Je suis conscient que je vais avoir dix mois difficiles mais après, j’aurai trois ans pour une gestion presque quotidienne du district, avec une équipe solide derrière moi. Je me suis engagé à fond dans cette aventure, pas seulement pour essayer.

 

Un troisième mandat de président

En succédant à Arnaud Delpal, Pierre Bourdet va connaître une troisième expérience en tant que président, lui qui occupe pour encore quelques semaines ce poste au club de Druelle (« Je ne veux pas le laisser orphelin en ce moment, vu le contexte, mais d’ici trois mois, je démissionnerai ») et qui avait été élu, en 2012, à la tête de l’association des présidents de football de l’Aveyron, voulue, à l’époque, comme une forme de contre-pouvoir face au district. Pour autant, de l’aveu de l’intéressé, pas question de lier cette aventure à celle qu’il s’apprête à vivre, en l’interprétant comme un galop d’essai ou un révélateur.
« L’idée était simplement de se retrouver entre présidents pour échanger autour d’aspects comme la trésorerie ou l’organisation d’un club, coupe-t-il. Cette association, qui existait dans d’autres départements, a connu une première année formidable, avant de s’éteindre tout doucement, au bout de deux ou trois ans, principalement par manque de temps de la part des différents membres. En tout cas, ça n’a jamais été un tremplin pour moi. Je n’ai pas de plan de carrière, je ne me suis jamais dit que j’allais être président de Druelle pendant treize ans, puis du district. Ma seule envie est de servir le football. »
 

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