Le graphite d’Arvieu, un minerai inexploité

  • Le graphite noirâtre donnait, sans préparation, des crayons parfaits.
    Le graphite noirâtre donnait, sans préparation, des crayons parfaits. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Si aujourd’hui, Sévigné Industries exploite la carrière d’Arvieu, principale exploitation en France pour l’amphibole, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la découverte d’un autre minerai du sous-sol de notre village faisait espérer une "nouvelle industrie naissante susceptible de prendre un développement considérable" : la plombagine, minerai de graphite (et non de plomb).

La présence du graphite noirâtre était localisée sur les communes d’Arvieu et de Trémouilles. Suite aux premiers indices découverts en 1839, un puits assorti de plusieurs galeries fut implanté à Trémouilles. Les résultats furent excellents, le minerai était d’une très grande pureté et certains échantillons donnaient, sans préparation, des crayons parfaits, les crayons "mine de plomb". Aussi, par ordonnance royale, une concession s’étalant sur 60 hectares fut accordée aux demandeurs MM. Roland et Soulié.

Cependant, aucune exploitation régulière ne paraît s’en être suivie. En 1913, sur demande des propriétaires indivis ; les époux Monservin-Sandral et Boscary Sandral, le ministre des travaux publics accorda de réduire les limites de la concession qui fut définitivement abandonnée en 1919 par voie de renonciation. Pourtant, l’apogée de l’exploitation du minerai en France fut atteint avec la guerre de 1914-1918, car la fabrication des obus exigeait du graphite pour "beurrer" les creusets de fonderie.

Or, l’Allemagne était alors notre principal fournisseur et les cargos venant de Madagascar, premier importateur mondial depuis 1907, étaient torpillés.

Dès la fin de cette guerre, l’exploitation française agonisa.

En 1940, la Société Méridionale d’Exploitation Minières entreprit de nouvelles recherches sur le filon Arvieu-Trémouilles, mais les résultats démontèrent des perspectives trop limitées pour ouvrir une exploitation.

Aujourd’hui, si aucun minerai n’est exploité en France, notre pays est néanmoins un très gros importateur de graphite naturel.

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