Rodez : Florence Olmi redonne ses lettres de noblesse à la mosaïque
Installée depuis septembre à Station A à Rodez, après avoir très longtemps œuvré à Cransac, cette Aindinoise de naissance joue ainsi avec "le plus contemporain des arts ancestraux" pour "raconter une histoire chargée d’émotions et créer des décors", afin "d’oser la différence". Autant pour des professionnels que pour des collectivités, ou encore pour des particuliers. Portrait.
Artiste ou bien alors artisan ? "Pourquoi choisir, interroge l’intéressée. Je préfère parler d’artisanat d’art... Tout est question d’équilibre. Et puis, ça va ensemble ". Elle prend un exemple afin d’étayer son propos : "Quand je fais une sphère et que je la pose sur un meuble, c’est un objet d’art. Si je glisse une ampoule dedans, c’est une lampe !".
Native de Bellegarde, dans l’Ain, l’Aveyronnaise d’adoption, âgée de 46 ans et maman de deux enfants, est arrivée dans le département en 2008. Titulaire d’une maîtrise d’aménagement du territoire, ayant travaillé dans divers offices de tourisme, elle a connu "un changement de vie radical ". Tant et si bien que, après avoir longtemps été "un loisir, une occupation", la mosaïque est devenue son activité professionnelle. Autodidacte (il n’existe pas d’école en France), Florence Olmi propose une palette très large : personnalisation des espaces extérieurs grâce à des créations originales réalisées avec des matériaux de grande qualité (pâte de verre, émaux vénitiens, marbre, émaux de Briare...), sphères flottantes ou à poser, mobilier de jardin, créations sur-mesure pour les cuisines (crédences, plans de travail) et les salles de bain, décors muraux (fresques, frises, reproduction de tableaux d’art...). "Comme la mosaïque s’adapte à tous les styles", elle l’utilise également pour les entreprises ou les commerces "afin de reproduire durablement un logo ou une inscription en façade, sur un seuil, pour personnaliser du mobilier".
S’inspirant de la nature, de la végétation, elle est (re) connue pour "la finesse, la minutie, l’originalité, la précision " de son travail. Avec un nom qui parle !
Après avoir longtemps œuvré chez elle à Cransac, où son chalet en bois, "chaleureux et convivial ", installé dans un écrin de verdure, hébergeait régulièrement des cours et des stages d’initiation, Florence Olmi vit toujours dans le Bassin mais elle a pris ses quartiers professionnels à Rodez. Depuis le 15 septembre, elle loge ainsi à Station A, dans un box de l’ancien haras. "J’avais mon atelier dans le jardin de la maison. Cela devenait trop pesant, c’était un handicap pour le développement de l’entreprise, reconnaît-elle. Je souffrais de la solitude du créateur, je ressentais un besoin de sociabilisation ". Elle est présente là tous les jours, pour créer mais aussi pour animer des ateliers avec un nombre limité de stagiaires. Florence Olmi est également à l’origine de la naissance du Bal des créateurs, rue du Bal à Rodez. Cette boutique, née pour être éphémère (Noël et été), avant de devenir permanente, sert de vitrine à une vingtaine d’artisans d’art réunis au sein d’un collectif. "Je teste là différents produits", souligne-t-elle, en montrant ses sphères ou encore ses miroirs.
La saison étant aux vœux, que faut-il lui souhaiter ? Malgré le contexte, elle garde son sourire éclatant : "Je croise les doigts pour que les restaurateurs rouvrent vite et qu’ils mettent de la mosaïque partout dans leurs établissements. Car, si cette profession a été très touchée, les métiers d’art aussi ont été frappés de plein fouet par le Covid-19. Les salons, les marchés, les lieux de vente, tout est fermé à double tour". Et de conclure, les yeux remplis d’espoir : "La mosaïque est un art tout terrain, alliant modernité et aspect pratique. Elle apporte une touche à la fois artistique et utile, et peut aussi donner une identité à un lieu".
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