Aveyron : Nicole Cristofari, ou "l’humain" au cœur de ses préoccupations
Faite officier de la Légion d’honneur en janvier, la présidente de l’ADMR, ancienne médecin généraliste, a un long parcours professionnel derrière elle ponctué, notamment, par des combats syndicaux.
Le parcours professionnel de Nicole Cristofari pourrait se résumer ainsi : un engagement de tous les instants pour une médecine de proximité, à l’écoute de chacun. Ce dévouement a été reconnu par l’attribution de la Légion d’honneur en 2018. Elle a été faite officier de la Légion d’honneur, début janvier, parmi 3 884 personnalités. Dans cette promotion, 63 % des personnes distinguées l’ont été pour leur "investissement dans la lutte contre l’épidémie" de Covid-19.
Tout au long de sa carrière de médecin généraliste, démarrée en 1976 à Saint-Cyprien-sur-Dourdou, l’ancienne praticienne a mis "l’humain" au centre de ses préoccupations.
"à l’époque, se souvient-elle, la médecine générale était le parent pauvre d’une médecine dominée par les spécialités. Nous étions loin de la situation que nous connaissons aujourd’hui. On considérait qu’il y avait trop de médecins généralistes, près de 26 000 selon les autorités de l’époque." Dans ce contexte particulier, où "la médecine de terrain était déconsidérée et la concurrence importante", Nicole Cristofari se rapproche des syndicats de l’époque et finit par y adhérer.
La médecine rurale "n’était pas entendue au niveau national. Pour certains, nous étions tout juste bons à faire de la bobologie". "Avec une poignée d’autres médecins, nous avons écrit un texte dans une revue professionnelle pour dénoncer cet état de fait", évoque-t-elle. "Rapidement, nous avons reçu des centaines de lettres de remerciement. Je passais mes soirées à y répondre. Mes enfants m’aidaient à coller les timbres sur les enveloppes", plaisante-t-elle.
A l’origine du syndicat MG France
Créé en 1984 à l’issue d’un séminaire à Rodez par un groupe de jeunes généralistes qui n’entendaient plus laisser l’avenir de la médecine générale se décider dans des centrales syndicales pluricatégorielles, "nous avons lancé le MAG (Mouvement d’action des généralistes) qui est à l’origine du syndicat MG France fondé deux ans plus tard", explique-t-elle.
Alors, la praticienne a entamé un tour de France, le week-end, tout en s’occupant de sa patientèle la semaine. "C’était dense, mais il fallait structurer le syndicat. Deux ans plus tard, nous comptions des représentants dans plus de la moitié des départements. J’ai décidé de prendre du recul et de passer la main, j’étais enceinte à ce moment-là et ma vie privée était ma priorité", se remémore-t-elle.
En 2008, Nicole Cristofari devient suppléante au conseil départemental. "J’accepte de me lancer à condition d’avoir les mains libres pour m’occuper des questions sociales de mon secteur." Ainsi, se présente l’opportunité de créer un accueil de jour pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de studios permettant d’accueillir des personnes âgées, etc. Tout cela sur le canton de Conques. "Seulement, la question du financement s’est rapidement posée. Pour résumer, j’ai dû prendre la présidence d’une association, l’ADMR. J’ai appris son fonctionnement, découvert ses valeurs et les personnes formidables qui y travaillent", raconte-t-elle.
Alors, après un parcours professionnel riche de rencontres et d’événements, l’actuelle présidente de l’ADMR se félicite bien sûr de cette distinction mais "rien ne serait possible sans le travail des salariés et des bénévoles. C’est un peu leur récompense aussi."
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