Espalion : l’histoire contrariée de l’ancienne voie ferrée

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  • Chaque sortie de tunnel s’ouvre sur un magnifique paysage.
    Chaque sortie de tunnel s’ouvre sur un magnifique paysage. Repro CP
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Elle est un des lieux prisés pour les promenades de plein air en cette période si particulière.

Après sa déclaration d’utilité publique promulguée le 24 juin 1897, la construction de la voie ferrée Espalion-Bertholène qui débute en 1898 marque la desserte du dernier arrondissement de France relié par le rail. D’une longueur de vingt-deux kilomètres, les principales difficultés se trouvent dans le parcours sinueux entre Bozouls et Espalion.

Cette descente ne nécessitera pas moins de cinq viaducs, un pont et six tunnels, dont celui de Biounac long de près de six cents mètres.

Les ouvrages d’art seront terminés en 1904 mais il faudra encore quatre années supplémentaires pour bâtir les stations, construire le ballast et enfin poser la voie.

C’est le 28 juin 1908 que la ligne sera inaugurée sous la présidence du sous-secrétaire d’État aux Postes et Télégraphes avec le premier train qui entrera en gare d’Espalion avec tout le faste qu’exigeait cet événement d’importante : réception à la sous-préfecture, discours officiels, banquet fastueux, etc...

Incontestablement, cette ligne présentait de nombreux avantages économiques tant pour l’exploitation des mines de Cruéjouls que pour l’exportation du bétail ou des activités forestières ainsi que pour les approvisionnements agricoles. Sans oublier le trafic voyageurs avec même des trains spéciaux vers la capitale pour les Aveyronnais de Paris.

Un inexorable déclin

Malheureusement, cette ligne de dépassera jamais Espalion. Les projets de continuation de la voie vers Aurillac ou Saint-Flour sont d’abord retardés par la guerre de 1914-1918 puis définitivement ruinés autant par la crise de 1929 que par la concurrence des transports routiers.

Espalion va rester un "cul-de-sac" ferroviaire, ce qui va condamner la ligne à plus ou mois brève échéance.

La nationalisation des chemins de fer aura pour principal effet de provoquer la fermeture des lignes déficitaires.

Le 5 décembre 1938, à 16 heures, le dernier train de voyageurs quittait le plateau de la gare sans retour.

Temporairement réactivée pendant la Seconde Guerre mondiale, cette ligne poursuivit sa carrière avec la desserte quotidienne d’un petit train de marchandise jusqu’à sa fermeture définitive en 1983. Les divers bâtiments seront vendus aux communes ou à des particuliers, les parcelles de terrain supportant la voie ferrée aux quatre communes concernées.

La dépose des rails et des traverses en 1995 laissera place à la voie verte actuelle qui présente un intérêt touristique indéniable et fait le bonheur des randonneurs et cyclistes.

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