Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville

Abonnés
  • La construction de l’église de Fenayrols a débutéau XIIIe siècle. Depuis quelques années, une association a vu le jour pour sa sauvegarde.
    La construction de l’église de Fenayrols a débutéau XIIIe siècle. Depuis quelques années, une association a vu le jour pour sa sauvegarde. Photos PaDS et Repro CPA
  • Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville
    Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville Photos PaDS et Repro CPA
  • Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville
    Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville Photos PaDS et Repro CPA
  • Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville
    Le renouveau de l’église de Fenayrols, à Baraqueville Photos PaDS et Repro CPA
Publié le
Centre Presse

La Fondation du patrimoine met en avant, aujourd’hui, l’église de Fenayrols, village de la commune baraquevilloise.

L’église de Fenayrols, petit village de la commune de Baraqueville, est assez remarquable par son antiquité et son style. Elle paraît être de l’époque ogivale secondaire ; c’est vers le commencement du XIIIe siècle qu’elle a été construite.

Elle a les proportions requises avec ses 15 mètres de longueur et ses 5,15 m de largeur. Le chœur est remarquable par sa solidité et son élégance ; c’est un vrai modèle de style ogival à lancettes. Il est ainsi éclairé par trois fenêtres symboliques, les deux qui sont de chaque côté de l’autel sont ornées de vitraux peints, et à l’une de ces fenêtres il y a une inscription gothique très bien conservée que les antiquaires seuls peuvent lire.

Monseigneur Crozier, à la suite de l’inspection de ce chœur, avançait que cette église était de construction antérieure à la cathédrale de Rodez. La clef de voûte du chœur ainsi celle de la chapelle sont ornées d’armoiries que les amateurs d’héraldique peuvent apprécier. La chapelle et le chœur ont une voûte à nervures, très soignée. C’est d’ailleurs une des plus élégantes voûtes que l’on puisse voir dans une église de campagne. En revanche, la nef n’a qu’un plafond en planche.

Ainsi, l’église de Fenayrols est un petit monument historique, modèle parfait des églises prieurales, car on sait que le chœur était à la charge du prieur et la nef à la charge des fidèles. Voilà pourquoi le chœur est si riche de construction et la nef dépourvue de soin et présentant un aspect pauvre comme ceux qui étaient chargés de son entretien.

Création d’une association pour sa sauvegarde

Quand à la chapelle de la sainte Vierge, il est possible qu’elle soit due à la munificence de quelques maisons opulentes. Le clocher est en bâtière comme disent les gens, c’est un clocher anglais. Il est conforme au style de l’église bâtie avec un excellent ciment. On dit qu’avant la Révolution, le clocher avait deux cloches suspendues extérieurement à ses deux fenêtres dont les sons argentés produisaient le plus joli effet dans le gracieux vallon où est situé Fenayrols.

L’église a été désaffectée par décision municipale le 15 avril 2015. L’inventaire de son patrimoine bâti et mobilier fait état de délabrement de l’ensemble. Il n’en reste pas moins un lieu à découvrir. En 2015, quelques habitants et des personnes qualifiées pour exprimer leur devoir de mémoire (notamment Jean Delmas, alors archiviste de l’Aveyron) ont fondé La Rebiscoulade (le renouveau), une association loi 1901, d’un nom volontairement occitan afin de rappeler la langue employée pour raconter les heures glorieuses de Fenayrols, un village ségali.

Depuis 1982, l’église de Fenayrols était en mauvais état. Sa toiture laissait passer l’eau en plusieurs endroits. Les dégradations s’accumulaient : une partie de la voûte s’était effondrée et la tribune n’était plus en sécurité.

Des restaurations à prévoir

En 2015, l’association La Rebiscoulade prend donc en main la destinée de cet édifice. La priorité a été d’assurer la survie de ce patrimoine remarquable en réalisant quelques travaux bénévoles de déblaiement et de nettoyage. La principale vertu a toutefois été de rassembler des éléments d’histoire, des témoignages et de partager les connaissances.

En décembre 2018, un chantier de rénovation de la toiture a été entrepris à l’initiative de la mairie (qu’il faut remercier), grâce à des couvreurs et à des artisans qui, malgré le froid, sont montés sur le clocher pour mettre en place la volige, la couverture en ardoise et la girouette rénovée. L’édifice hors d’eau, il est temps de se planifier les étapes suivantes de cette "rebiscoulade".

Alain Gilbert (un ancien des Bâtiments de France) a mis en avant le fait que les structures du chœur et des deux chapelles sont solides. En revanche, la tribune et la voûte nécessitent une expertise approfondie. Un programme de restauration sera sans doute nécessaire. Concernant le mobilier, les deux statues et le chemin de croix sont à l’abri, ainsi que le tableau de Sainte-Julitte (ou Sainte-Juliette) et Saint-Cyr. Des restaurations seront toutefois à prévoir. Le rôle de l’association sera de mobiliser un maximum de moyens publics et de mécénats privés pour parvenir à ses fins dans un proche avenir.

"Évoquer l’église de Fenayrols dans les années 1950-1070 fait renaître en moi les souvenirs d’une jeunesse heureuse. La coutume voulait alors que les jeunes garçons officient en qualité d’enfant de chœur. Ils étaient ainsi les témoins privilégiés de la vie d’une communauté rurale. Ainsi, nous étions réquisitionnés pour les baptêmes, les mariages et moins agréable pour les sépultures. Outre la fierté de notre statut, nous en tirions avantage en manquant, parfois, une demi-journée de classe et en recevant une petite pièce en reconnaissance. Je me souviens des Noël. Tous les paroissiens se rendaient à pied à "matines" à la lueur des lampes torches. La féerie se décuplait quand le trajet empruntait des chemins enneigés. Le retour se passait dans l’espérance d’un bon réveillon et de modestes cadeaux. Les cloches de Fenayrols sonnaient les "angelus" qui rythmaient notre vie, le matin, à midi et le soir. Il n’y avait pas besoin de montre. Elles annonçaient également, à la cantonade, les bonnes comme les mauvaises nouvelles, des mariages au glas lugubre. Elles prévenaient également des orages et d’aucuns prétendaient qu’elles avaient des vertus protectrices…

Beaucoup de ces rituels ont été remplacés. Mais, les turpitudes de la vie et en ces périodes incertaines de l’existence, ces souvenirs d’enfance nous guident et nous rassurent."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Baraqueville

249000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, Située à Baraqueville, venez découvrir [...]

Toutes les annonces immobilières de Baraqueville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?