Sud-Aveyron : des avancées sans surprise pour les restaurateurs

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  • Yannick Chopin travaille sur un protocole tripartite avec l’Umih,  les restaurants et la préfecture.
    Yannick Chopin travaille sur un protocole tripartite avec l’Umih, les restaurants et la préfecture. M. C.
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JDM

Yannick Chopin, référent Sud-Aveyron de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, l’Umih, commente les annonces gouvernementales "sans surprise" et apprécie des "avancées".

Le syndicat des professionnels de l’hôtellerie-restauration dénonce l’absence de date fixe pour une réouverture de ses adhérents. En relation régulière avec les différents ministères, les représentants de l’Umih, dont Yannick Chopin, référent du Sud-Aveyron, n’ont pas été surpris par les dernières annonces gouvernementales de jeudi soir et se satisfont même des "avancées" évoquées par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.

Comment avez-vous accueilli ces nouvelles annonces ?

Il n’y a eu aucune surprise. On attend toujours une date fixe de réouverture et on savait qu’il n’y en aurait pas dans les déclarations du Premier ministre. On savait aussi qu’il n’était pas question d’un nouveau confinement, mais d’un couvre-feu généralisé et avancé à 18 heures.

Ce dernier ne va-t-il pas fragiliser un peu plus la profession ?

Non les ventes à emporter ne vont pas vraiment être impactées. Déjà quand le couvre-feu était à 20 h, les livraisons étaient assurées au-delà de cette heure. Là, il y aura moins de commandes à la sortie de boulot mais cette demande devrait se déplacer vers le click and collect en livraison.

Vous sentez-vous écoutés ou entendus ?

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé de grandes avancées. Il a notamment évoqué l’extension du fonds de solidarité, les travailleurs indépendants comme les fournisseurs ont aussi été inclus.

On est écouté, oui. Il faut rester vigilant car il y a encore des trous dans la raquette. Tout le monde ne trouve pas son compte mais il ne faut pas oublier que la France est un des pays où notre secteur est le plus aidé.

Comment gérer l’impatience de certains adhérents ?

S’ils veulent ouvrir en dissidence, qu’ils le fassent en leur nom propre mais l’Umih se désolidarise de ça. En revanche, j’en reviens à cette date qui nous permettrait de préparer une vraie ouverture. Qu’on nous dise une fois pour toutes qu’on va rouvrir avril-mai pour se libérer l’esprit, repenser notre manière de travailler ou faire des travaux histoire de s’occuper d’ici là. Nous les premiers, on ne veut pas rouvrir pour fermer quinze jours après. C’est usant mentalement. 80 % de nos 650 adhérents au niveau de l’Aveyron ont le moral dans les chaussettes (lire ci-contre). Là, nous avons 15 jours avec 15 jours en sursis.

Qu’en est-il du sort des saisonniers ?

Chez nous, la saison concerne l’été et elle a été plutôt bonne. On ne se tracasse pas pour l’instant car on se dit qu’on va rouvrir avant l’été et qu’on fera de nouveau une très belle saison. Nous sommes plus inquiets pour nos confrères qui travaillent dans les stations de montagne. À l’inverse de nous, ils sont sacrifiés, mais nous avons été tout de même bloqués sept mois. Ouvrir les stations de ski sans ses bars et restaurants reviendrait à déguiser le problème. Comme certains établissements avec la vente à emporter, des stations se sont adaptées pour se diversifier et proposer raquettes et marche nordique. C’est un moindre mal.

Comment vivez-vous la situation depuis la fermeture de votre établissement ?

J’ai huit salariés au chômage partiel. Nous avons ouvert six mois avant la crise et nous n’avons pas encore eu droit aux aides de l’État.

Quelles sont les perspectives envisagées pour sauver votre établissement ?

Je vais ouvrir un restaurant de spécialités portugaises (viandes et poissons à la braise) à la fin du mois pour faire de la vente à emporter tant que les restaurants restent fermés. Je m’associe avec un cuisinier. On est obligé de se réinventer pour payer les factures. Bien que nous ayons un propriétaire arrangeant. À l’instar du Bowling à Rodez ou le Folie’s à Montpellier, quand la situation reviendra à la normale, il y aura une partie restaurant et une partie discothèque au sein de l’Exes.

Êtes-vous accompagné dans vos démarches ?

Je suis adhérent de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). On suit les négociations de près avec les ministères impliqués et les différentes annonces gouvernementales. Pour ce qui me concerne plus personnellement, j’ai entamé des recours pour toucher ces aides, j’attends encore des retours de l’administration.

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