Rodez. Valentine Smith-Vaniz brûle les planches avec toujours le feu sacré, à New York
Cette Franco-américaine de 24 ans, née à Rodez, veut devenir comédienne, avec, notamment, les scènes de Broadway comme terrain de jeu. Elle vit d’ailleurs de l’autre côté de l’Atlantique et vient de décrocher le diplôme de la prestigieuse école Stella Adler studio of acting. Un précieux sésame pour la suite de sa carrière.
Marlon Brando, Warren Beatty, Robert de Niro, Elaine Stritch, Harvey Keitel, Candice Bergen et, depuis octobre, Valentine Smith-Vaniz ! Ce n’est certes pas la même génération mais cette Franco-Américaine, née, à Rodez, le 24 janvier 1997, vient d’inscrire son nom sur la liste des comédiens diplômés de la Stella Adler studio of acting, une école privée de spectacle de New York de renommée internationale... De quoi faire sauter quelques bouchons de champagne ! Mais, bon sang ne saurait mentir. Parfois galvaudé, cet adage trouve ici tout son sens. Et peut expliquer "la passion dévorante" de la jeune Aveyronnaise. Sa grand-mère maternelle, Agnès échène (décédée en août 2014), était une femme de théâtre, chercheuse en anthropologie culturelle à Toulouse et avait fondé la compagnie La Dive. Sa mère, Eléonore Echène, a brillé sur les planches (qu’elle brûle encore) aux quatre coins de l’Hexagone et a assuré, en 2019, la mise en scène de "L’Aiglon", la pièce estivale de Rutènes en scène, jouée, avec succès, place Foch à Rodez. Son père, Thomas, est professeur d’anglais, écrivain mais aussi cinéphile averti. Plus jeune, de l’autre côté de l’Atlantique, ses études de cinéma l’ont même mené, un temps, dans les studios d’Hollywood. Quant à sa sœur, Garance, 22 ans en février, elle fréquente le Conservatoire libre du cinéma français à Paris. Spécialisée dans l’écriture de scénarios, la cadette de la famille est également lectrice pour TF1 Studio. Valentine Smith-Vaniz marche donc sur les traces de ses aîné(e)s mais force est de reconnaître qu’elle est en train de se faire un prénom. Elle figure même déjà à l’affiche de plusieurs films américains, dont "Les rois du silence" et "The fool", ainsi que de quelques pièces de théâtre, dont "When we were young and unafraid" et "Beautiful bodies". Née d’une mère française et d’un père américain, originaire du Connecticut, elle a d’ailleurs passé ses vacances d’été dans cet état. Bilingue, titulaire du bac L (elle a sauté la classe de CE1), elle avoue : "Je sais depuis l’âge de 8-9 ans que je veux devenir comédienne". Danse chez Dominique Jean, théâtre avec sa maman dès le CP, elle a ainsi enchainé les pratiques artistiques, avec deux convictions : "éviter les rôles au cinéma et ne pas percer en danse classique". Dans son for intérieur, la comédie musicale, découverte au cours d’une sortie avec le collège, tenait la corde car "elle me permettait de concilier mes deux passions". Très douée à l’écrit, l’intéressée est "moins à l’aise" à l’oral : "C’est une des raisons qui font que j’aime le théâtre car ce ne sont pas mes mots !". Après les deux premières années d’une licence à Paris, elle a effectué la troisième sous la forme d’un échange aux états-Unis, dans le Vermont. "Cela a été un déclencheur par rapport à ce que je fais aujourd’hui, assure-t-elle. Mais plusieurs choses m’ont fait rentrer, dont l’élection de Trump".
Posant ses valises à Paris, elle a démarré un master en théâtre mais l’expérience a été de courte durée. "J’ai donné trop d’importance à mon plan B, alors que mon envie était clairement de suivre mes rêves, insiste Valentine Smith-Vaniz. J’ai tenté des écoles françaises mais j’avais l’impression qu’il fallait rentrer dans des cases". Et puis, un autre élément a dicté sa décision : "Les USA me manquaient ! Je pouvais être moi-même à New York, où toutes mes facettes artistiques (danse, théâtre, chant...) sont prises en compte".
"Adoptée" par une famille
Elle a alors passé une audition, à Londres, pour intégrer la Stella Adler studio of acting de New York. Alors qu’elle ne s’attendait pas être prise, elle a fait partie des heureux élus et elle a donc rejoint cette prestigieuse école en août 2018. Pour financer ses études, elle a été "adoptée" par une famille américaine, afin de s’occuper des deux enfants du couple, et leur apprendre, en particulier, le français. Installée à Brooklyn, elle a partagé ses journées entre son travail de "nounou", de 11 heures à 17 heures, et sa formation artistique, de 18h30 à 22h30.
"Cet apprentissage très intensif m’a permis d’avoir davantage confiance en moi, de m’appuyer désormais sur une boîte à outils bien remplie, se réjouit-elle. Dans cette école, on grandit en tant qu’artiste, mais également en tant qu’être humain. Les différents modes d’expression permettent de divertir le public, mais aussi de faire passer des messages". Valentine Smith-Vaniz a appris vite et bien, et elle a été récompensée par l’obtention du diplôme en octobre 2020. "Nous avons été jugés, notamment, sur une pièce de théâtre sur... zoom !, se souvient-elle. C’est frustrant, mais ça fait travailler l’imagination à fond". Si le monde du spectacle est à l’arrêt, l’Aveyronnaise sait que ce diplôme est "un précieux passeport". Promis, elle va en faire bon usage.
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