Sébazac-Concourès. Aveyron : les syndicats d'éleveurs alertent sur le prix du lait de vache
Les éleveurs dénoncent le non-respect de la loi sur l’alimentation qui doit leur permettre une rémunération plus juste.
Malgré un chiffre d’affaires en progression de 1,8 %, la grande distribution demande aux producteurs et aux transformateurs agricoles et alimentaires d’accepter de nouvelles baisses, s’agace le syndicat. Indécence. " FDSEA et JA ont monté une opération symbolique, mercredi après-midi, au rayon lait de l’hypermarché Leclerc de Sébazac, pour dénoncer la trop faible rémunération des coûts de production du lait de vache et réclamer une meilleure répartition. En toile de fond pour les deux syndicats, le sujet des Etat généraux de l’alimentation et de la loi qui en a découlé, qui devait leur assurer une part plus " équitable ". " Celle loi, on demande aux enseignes de l’appliquer, ce n’est pas plus compliqué que ça, s’agace Claude Falip, président de la section bovins lait de la FDSEA. Depuis 40 ans, on a une alimentation qui n’est pas chère en France grâce à la productivité des agriculteurs. Les états généraux de l’alimentation devaient permettre de construire le prix différemment. On partait des coûts de production de l’agriculteur pour derrière sortir un prix à la consommation. Sans pour autant augmenter les prix : tout le monde devait rogner ses marges."
Aujourd’hui, les éleveurs estiment être les seuls à faire des efforts. Et avec un lait qui leur est acheté entre 0,32 et 0,33 € le litre alors qu’il faudrait qu’il soit vendu entre 0,38 et 0,39 € pour qu’ils s’y retrouvent, ils sont très loin du compte. Alors de voir que la grande distribution, qui a connu une année 2020 plutôt favorable, ne joue pas le jeu, agace FDSEA et JA. " Les enseignes sont restées ouvertes pendant la crise sanitaire, reprend Claude Falip. On s’aperçoit que leur chiffre d’affaires alimentaire a progressé. On demande un juste retour pour les producteurs. " Et ce qui inquiète les producteurs, c’est que leurs conditions de travail sont de plus en plus compliquées. "On réclame des prix rémunérateurs pour pouvoir installer des jeunes en production de lait, enchaîne l’éleveur. On a du mal à renouveler les générations parce que derrière, on ne peut pas garantir que les gens puissent en vivre dignement. Être éleveur ovin aujourd’hui, c’est travailler 365 jours par an. Une juste rémunération doit permettre de se faire remplacer un peu le week-end. Ce métier est usant quand vous ne pouvez pas prendre de congés ni de repos hebdomadaire. "
Les agriculteurs attendent désormais un réel engagement des pouvoirs publics pour faire appliquer la loi et qu’ils arrêtent enfin de travailler à perte.
Le directeur du magasin, qui n’était pas ciblé en particulier, mais qui a été choisi par la FDSEA et les JA pour illustrer son propos, n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?