Enfants et confinement : une bonne adaptation, malgré des troubles du sommeil et de l'anxiété

  • Le sommeil des enfants âgés de 8-9 ans a été impacté par le premier confinement.
    Le sommeil des enfants âgés de 8-9 ans a été impacté par le premier confinement. globalmoments / Getty Images
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Relaxnews

(ETX Studio) - Assignés à domicile pendant près de deux mois dès mars 2020, les enfants de la primaire ont plutôt bien géré le premier confinement, particulièrement le travail scolaire, mais la plupart ont malgré tout été affectés par des troubles du sommeil et de l'anxiété. Comme pour les adultes, cette période de distanciation sociale a également creusé certaines inégalités chez les plus jeunes.

Le travail scolaire des enfants âgés de 8-9 ans n'a pas réellement été impacté par le premier confinement, révèle une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined). Non seulement les parents sont parvenus à garder le contact avec l'équipe enseignante, sans rencontrer de difficultés techniques, mais en plus ils ont permis à leurs enfants de travailler dans de bonnes conditions. Près des deux tiers des enfants concernés (65%) ont ainsi pu s'isoler sans souci pour travailler, et une écrasante majorité (95%) a bénéficié du soutien d'un proche, notamment de la mère (92%), du père (60%), voire de la fratrie (17%). Notons toutefois que les journées en confinement étaient loin de ressembler à celles passées à l'école en temps normal. Les deux tiers des enfants ont travaillé moins de trois heures par jour.

Plus d'écrans, et de… tâches domestiques

L'un des effets néfastes du confinement sur les enfants de cet âge reste la hausse du temps passé devant les écrans. Ils y ont consacré 2h45 par jour en moyenne, que ce soit pour regarder la télévision, jouer aux jeux vidéo, ou naviguer sur les réseaux sociaux. C'est beaucoup plus que le temps passé à lire, à s'adonner à des activités artistiques ou des jeux de société (1h45), ou que celui octroyé aux activités physiques et sportives (plus de 2h). Les chercheurs de l'Ined précisent que les écrans ont représenté plus des deux tiers du temps total de loisir pour plus d'un enfant sur dix (13%). Un phénomène qui a plus particulièrement touché ceux vivant dans un appartement, les garçons, ou encore les enfants uniques.

Mais les enfants ont également mis la main à la pâte, soutenant leurs parents au quotidien dans la réalisation des tâches domestiques. Plus de quatre parents interrogés sur dix (44%) ont fait savoir que leur progéniture avait plus participé à ces tâches pendant le premier confinement, et tout particulièrement les filles. Un constat qui montre que les inégalités de genre n'ont pas diminué, au contraire, durant cette période particulière.

Le sommeil affecté par le confinement

Comme pour les adultes, le confinement a eu un impact négatif sur le sommeil des enfants (22%). Cela s'est notamment traduit par des difficultés d'endormissement et des réveils nocturnes. Si la moitié d'entre eux étaient déjà confrontés à ce type de problèmes, qui se sont aggravés pendant toute la période, l'autre moitié les a vu apparaître pour la première fois durant le confinement. 

L'étude révèle que ces troubles du sommeil étaient plus prononcés chez les filles que chez les garçons, chez les enfants des ménages à bas revenus ou en baisse que chez les enfants des ménages aisés à revenus constants, et chez les enfants domiciliés dans un immeuble par rapport à ceux vivant dans une maison urbaine. Les chercheurs font également état de 13% d'enfants qui ont été affectés par des difficultés socio-émotionnelles, parmi lesquelles l'isolement, l'anxiété, ou l'impulsivité.

"En dépit du bouleversement de leur quotidien, les enfants de 8-9 ans se sont plutôt bien adaptés au premier confinement. Le cadre protecteur de la famille a amorti le choc de la crise sanitaire et économique. Cependant une partie d'entre eux l'a vécu plus difficilement, subissant indirectement les difficultés rencontrées par les parents les plus éprouvés. Il s'agit généralement d'enfants qui, en temps normal, ont des comportements et des difficultés spécifiques que le confinement a accentués", conclut l'étude.

Ces données se basent sur l'enquête SAPRIS (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales pendant la crise COVID-19), réalisée auprès d'adultes participants aux cohortes Constances, E3N-E4N et Nutrinet et d'un sous-échantillon d'enfants nés en 2011. Ces derniers ont été sélectionnés parmi les participants des cohortes Elfe et Epipage2. Le questionnaire a été adressé par internet à 16.385 parents vivant en France métropolitaine, entre le 16 avril et le 4 mai 2020. Parmi les 4.989 questionnaires validés, 4.877 ont été exploités pour les besoins de l'enquête. Les données ont été redressées afin d'être représentatives des enfants nés en France en 2011.

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