Après la mort d'un jeune Aveyronnais dans le Lot, une manifestation pour réglementer la chasse

  • L’entente entre chasseurs et population est remise en cause.
    L’entente entre chasseurs et population est remise en cause. Archives Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Guilhem Richaud

Après la mort d’un Aveyronnais tué par un chasseur dans le Lot en décembre, une association appelle à une manifestation ce samedi 23 janvier à Cahors pour recadrer la pratique de la chasse, notamment en zone rurale.

Début décembre, un jeune aveyronnais, Morgan Keane, originaire de Villefranche-de-Rouergue et vivant dans le Lot, à Calvignac, trouvait la mort, tué à proximité de chez lui par un chasseur qui l’avait pris pour un sanglier. Le tireur, un chasseur aveyronnais habitant Montbazens en Aveyron, a été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour homicide involontaire. Juste après les faits, l’émotion avait été très grande en Aveyron comme dans le Lot et les amis de la victime, qui laisse un jeune frère qui avait déjà perdu ses parents récemment, lui avaient rendu un bel hommage. Une cagnotte pour aider son frère avait également permis de récolter pas loin de 25 000 €. Six semaines après le drame, l’association Vivre sereinement à la campagne organise une manifestation, ce samedi 23 janvier, à Cahors (14 h). Ses membres réclament « une réforme de la chasse ». La date choisie est symbolique puisque Morgan Keane aurait dû fêter ses 26 ans dimanche.


Jean-Marie Bugarel, un habitant de Villefranche, explique la démarche : « Le but pour l’instant n’est pas de proposer quoi que ce soit, mais d’interpeller l’Etat sur des questions qui touchent à la sécurité. Morgan a été abattu par un chasseur inexpérimenté possédant une arme de guerre. Les balles utilisées pour la chasse au gros gibier sont dangereuses dans un rayon de deux kilomètres autour du tireur. Des témoignages parlent de balles qui se retrouvent dans des voitures ou des maisons. Pourquoi des armes avec une portée si importante peuvent-elles être utilisées, surtout dans des paysages sans visibilité, avec de nombreuses voies de circulation et des maisons dispersées ? »

Contrôler la formation des néochasseurs

Les militants souhaitent aussi ouvrir le débat sur le contrôle et la formation des néochasseurs. En effet, le tireur pratiquant depuis seulement quelque temps. « La plupart des accidents de chasse surviendraient lors d’un manquement aux règles élémentaires de sécurité, selon un rapport de l’ONCFS, reprend Jean-Marie Bugarel. Le niveau de formation initial des chasseurs ainsi que le contrôle des personnes prenant part à la chasse semblent donc insuffisants. » L’Aveyronnais souhaite également interroger les autorités sur le « climat qui devient insupportable » avec les chasseurs. « Dans les zones rurales, le sentiment général de la population est que les espaces de nature sont accaparés la moitié de l’année par les chasseurs et leurs 4x4 qui ne représentent que 2 % de la population, assure-t-il. La majorité de la population demande le droit de vivre et de fréquenter, sans crainte et sans danger, la campagne. La colère augmente, les actes contre les chasseurs aussi. Des représailles s’ensuivent. Les accrochages et altercations se multiplient. Ce climat devient insupportable. »
 

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