Millau. Nono, le Millavois rappe les aléas de la vie avec son cœur

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  • Florian Math enregistre ses titres de rap dans son garage du quartier Beauregard.
    Florian Math enregistre ses titres de rap dans son garage du quartier Beauregard. Repro CP - ML
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JDM

Fan de rap depuis tout petit, Florian Math, dit Nono, vient de sortir son premier clip.
 

Avec déjà 80 morceaux enregistrés, Florian Math, plus connu sous le nom de Nono, trace petit à petit sa route dans l’univers du rap. Millavois d’adoption depuis une dizaine d’années après une première vie en Lorraine, l’homme de 34 ans vient même d’aménager un studio d’enregistrement artisanal dans son garage. Une passion de la musique et du rap français qui lui vient de l’adolescence et de ses années bercées par la grande époque de la radio Skyrock et des succès de NTM, Rohff, Sinic, Psy 4 de la rime, Fonky Family, Passi, Stomy Bugsy et bien d’autres encore… "Depuis tout jeune, j’écoutais les derniers sons à la radio, on les enregistrait sur des K7 et après on répétait. J’étais en foyer à cette époque et des éducateurs m’ont initié au studio à dix-onze ans… À ce moment-là, j’avais un peu des problèmes de bégaiement, je m’énervais vite, je n’avais pas le flow des jeunes de maintenant. Il m’a fallu beaucoup d’heures d’entraînement au micro pour arriver à me canaliser, relate celui dont la voix oscille parfois entre les accents de l’est et du sud de la France mélangés. Finalement je suis resté un peu sur le rap à l’ancienne, mon truc c’est surtout l’écriture, les rimes et les sujets réalistes, j’adore jouer avec les mots et les amalgamer avec la musique."

Fan de Seth Gueko

Adepte des métaphores plus ou moins subtiles et autres punchlines viriles inspirées par le rappeur du moment Seth Gueko, parmi ses thèmes de prédilection figurent aussi la séduction, l’amour, la paternité, la société et même… le coronavirus !

Avec des paroles parfois trash et sans équivoque, souvenirs d’une enfance passée dans une cité sensible de Metz mais aussi de peines d’incarcération, un passé révolu assure le jeune père de famille, qui travaille désormais le cuir dans une mégisserie de la ville.

"Des meurtres, du recel, le deal, c’était monnaie courante là-haut. Je suis un peu parti dans les bêtises, j’ai fait un peu de prison et ça m’a calmé même si j’ai aussi vécu la belle vie. Après j’ai voulu m’en sortir. Avec le rap je raconte un passé, c’est une façon de faire passer des messages comme je ne suis pas assez doué pour devenir écrivain. Parfois je retrouve des phrases écrites il y a cinq ans et que je trouve toujours d’actualité."

En décembre, Nono vient de sortir avec l’organisateur d’événements et association de cultures urbaines Closer Music un nouveau titre Mixdown avec un premier clip tourné dans la boîte de nuit Le Plo, à Saint-Affrique. Et compte prochainement collaborer avec le centre social de Beauregard pour initier les jeunes au rap. "Ce qui manque à Millau c’est un studio d’enregistrement qui soit gratuit. Les jeunes peuvent venir chez moi quand ils veulent."

Preuve que derrière une carapace un peu bling-bling et bardée de tatouages (réalisés par son frère qui tient une boutique rue de la Capelle), le rap est aussi une affaire de famille et de lien social.

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