Espalion : l’histoire de l’église devenue mairie, puis musée

  • Cette église fut désaffectée  en 1883 au profit  de l’église actuelle. Cette église fut désaffectée  en 1883 au profit  de l’église actuelle.
    Cette église fut désaffectée en 1883 au profit de l’église actuelle. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

L’un des monuments les plus marquants d’Espalion, l’ancienne église Saint-Jean-Baptiste, a connu de multiples affectations.

Jusqu’au milieu du XVe siècle, la ville d’Espalion était desservie par deux églises situées toutes deux hors des murs : l’église de Perse et celle de Saint-Sauveur. Mais outre le fait que, durant les périodes troublées, quitter la cité pour se rendre à l’office présentait de réels dangers, la ville désirait se doter de son église paroissiale intra-muros avec son clocher s’élevant au-dessus des toits.

Le 19 mars 1471 Espalion obtint du seigneur de Calmont l’autorisation de bâtir cette nouvelle église et, le 5 avril 1472, l’évêque de Rodez donna à son tour son assentiment, permettant même la démolition de l’église Saint-Sauveur pour en réutiliser les matériaux dans la construction du nouvel édifice.

Commencée en 1472, elle sera suffisamment avancée en 1478 pour être livrée au culte, bien que non terminée. Elle prit ainsi la place de l’église Saint-Sauveur, qui ne fut cependant pas démolie. Cette église dédiée à Notre-Dame et à Saint Jean-Baptiste sera consacrée en 1524 par François d’Estaing.

Une église gothique

Pratiquement appuyée au rempart, orientée à l’ouest en raison de la configuration des lieux, la décoration de l’édifice a donc surtout porté sur la façade donnant sur la rue Droite.

Le 17 juillet 1508, la ville passa commande à l’architecte Antoine Salvanh pour la construction du portail et de la grande baie de forme ogivale qui tient lieu de rosace et comportant à l’origine un vitrail représentant les principales scènes du Nouveau Testament. Le 20 avril 1503 un contrat avait été passé avec un maçon de Codes, Jean Agassa, pour la construction du clocher. Mais les travaux furent bientôt stoppés par le seigneur le Calmont estimant que la cloche du beffroi suffisait et refusant l’érection d’un clocher dont la hauteur semblait un défi à son autorité.

Ce n’est qu’une cinquantaine d’années plus tard qu’un accord intervint avec un de ses successeurs et que le clocher put enfin être achevé.

Le beffroi est une tour rectangulaire austère sans ornement flanquant l’angle nord-est de l’église à droite du portail. Tout laisse à penser que c’était d’abord un bâtiment civil affecté au guet et, en cas de danger, à la sonnerie du tocsin.

De l’Hôtel de Ville au musée Vaylet

En 1887, le boulevard étant devenu le centre de la vie espalionnaise, la décision fut prise de transférer la mairie dans l’église désaffectée après la construction de la nouvelle église paroissiale de l’autre côté du boulevard.

On procéda alors aux indispensables aménagements mais la principale modification concerna le chœur côté boulevard. L’abside et ses chapelles latérales furent détruites pour être remplacées par une façade néogothique flanquée de deux tourelles et d’une loggia surmontée des armes de la ville, le lion et l’épée. Un double escalier monumental permettait d’atteindre le perron donnant dans la grande salle de réception du premier étage. En 1897 les services de la mairie quittèrent le Vieux-Palais pour s’y installer. Ils y restèrent jusqu’en 1950, date d’un nouveau déménagement dans les locaux vides du Palais de Justice, place Saint-Georges.

L’édifice connut ensuite des affectations diverses : salles de classe, foyer des jeunes, bains publics, entrepôt municipal, avant que les installations du musée Vaylet, en 1975, puis du scaphandre, leur donnent une nouvelle vie.

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