Rodez : Me Hubert Aoust fait chevalier de l’ordre du Mérite

Si le palais de justice s’ouvrait lors des prochaines journées du patrimoine, Me Hubert Aoust en serait son meilleur guide. Car de ce palais, l’avocat en connaît tous les recoins et les histoires qu’on se raconte entre deux couloirs ou dans la salle des pas perdus. Il y est comme chez lui depuis sa prestation de serment, en 1975. Giscard-d’Estaing était président, Rodez ne comptait que huit avocats et toutes ces robes noires craignaient encore de voir leurs clients envoyés à l’échafaud.

Quarante-six ans plus tard, le doyen du barreau vient d’être décoré de l’ordre du Mérite. Une haute distinction, loin d’être le signe d’une future retraite paisible… Car à 71 ans, l’avocat prend toujours autant de plaisir à gravir les marches du palais, s’y promener dossiers en mains saluant ses jeunes consœurs et confrères sans oublier, bien entendu, les traditionnelles plaidoiries dans le vieil art de l’éloquence. Si la moustache et la pipe ont disparu au fil des années, le phrasé lui est resté mélodieux. "Personne ne gagne devant un tribunal, sinon les avocats", disait Charles Dickens. Me Hubert Aoust y a gagné bien des choses de sa première plaidoirie devant une cour d’assises deux mois seulement après avoir prêté serment jusqu’à son face-à-face avec un certain Éric Dupont-Moretti lors de l’affaire de la postière de Villefranche-de-Rouergue en passant par la fonction de bâtonnier. Et c’est loin d’être fini assure-t-il ! Jusqu’à fêter un demi-siècle de barre ?