Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : Alain Vionnet a refermé le cahier des pompiers

  • Une même génération de pompiers. De gauche à droite : Gilles Gach, Laurent Gayraud, Alain Vionnet, Jacques Gamel, Laurent Foursac, Christophe Reygasse.
    Une même génération de pompiers. De gauche à droite : Gilles Gach, Laurent Gayraud, Alain Vionnet, Jacques Gamel, Laurent Foursac, Christophe Reygasse. DDM - GUY LABRO
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g.l.

Il était arrivé au centre de secours le 1er janvier 1988. Après 33 années de service, il a bien mérité sa retraite.

Avec le départ en retraite d’Alain Vionnet, la caserne des sapeurs pompiers perd un pilier. Il y était rentré le 1er janvier 1988, et excepté une parenthèse de 18 mois dans le Bassin pour prendre le grade d’adjudant (il terminera adjudant-chef), il y a accompli sa carrière de pompier professionnel.

Cet enfant de Villefranche - son père Raymond a longtemps tenu un magasin de pêche quai de l’Hôpital - avait découvert le métier en officiant pendant sept ans dans un bataillon des marins pompiers de Marseille. Ambiance militaire. Trop à son goût. Il revient à une vie civile à Béziers, ville d’où est originaire son épouse Marylène. Employé pendant cinq ans dans une entreprise de cette ville de l’Hérault, il aidera aussi un ami à tenir un stand de restauration rapide sur l’Ile aux loisirs au Cap d’Agde. Mais la vie de pompier lui manque. Des postes étant à pourvoir en Aveyron, dont trois à Villefranche, il postule. "Le maire de l’époque, le docteur Rigal, a dit au directeur du Sdis qu’il voulait des Aveyronnais et des Villefranchois", se souvient Alain Vionnet. Ainsi, il sera recruté le 1er janvier 1988, avec Laurent Gayraud et Gilles Gach.

Intervention marquante

Pendant ses 33 années de pompier, Alain Vionnet ne compte pas les interventions. Mais il en est une qui l’a plus particulièrement marqué. Le professionnel villefranchois faisait partie de l’équipe départementale de plongée ainsi que du Grimp (Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), dont il était le chef d’unité pour le secteur Ouest Aveyron.

"Au cours d’une intervention sur le Causse Noir, près de Millau, pour porter secours à un spéléologue bloqué sur le Causse Noir, près de Millau, nous sommes restés 18 heures à moins 200 mètres sous terre, près de la victime avec un médecin. Nous sommes descendus à 1 heure du matin et nous sommes remontés à 20 heures. Lorsque nous sommes arrivés aux côtés du spéléo, il était dans le coma, il est ressorti conscient", se souvient le pompier villefranchois. Et de confier. "C’est quelque chose de très fort que j’ai vécu là."

La relève

Alain Vionnet a transmis le virus, à l’une de ses trois filles, Alisson (la sœur d’Emilie et de Lisa), pompier volontaire à la caserne des Cabrières depuis 2011. "Avec elle, c’est une partie de moi, qui reste au centre de secours", relève-t-il avec fierté.

"J’ai vécu chez les pompiers une expérience formidable. Je n’ai pas vu passer le temps. J’ai aimé ce métier." Il donne un conseil aux jeunes. "Soyez passionnés". Comme lui.

Le commandant du centre de secours, le capitaine Frédéric Sarre, arrivé il y a un an, a "apprécié de travailler" avec Alain Vionnet. Il le lui a dit avec beaucoup de sincérité. Alain Vionnet a refermé un cahier. Pour maintenant profiter d’une nouvelle vie avec son épouse, retraitée depuis mars dernier (elle était secrétaire médicale à Saint-Alain, puis à la Chartreuse).

Le couple a l’intention de voyager, mais, à cause du contexte sanitaire, il lui faudra patienter un peu. Il aura aussi du temps libre pour s’occuper de ses trois petits-enfants.

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