Le CHU de l’Hérault s’installe un peu plus dans le Sud-Aveyron

Le professeur Francis Navarro est arrivé de Montpellier avec un projet clinquant dans ses valises : le pôle interétablissement médico-chirurgical digestif entre le CHU de Montpellier et les CH de Millau et Saint-Affrique. Un nom barbare pour lequel le praticien héraultais a mis les formes lors de sa présentation, dans les locaux vétustes du site de Saint-Côme.

Celui-ci répond au "besoin de renforcer et de pérenniser la qualité médicale et faire en sorte qu’il permette à de nouveaux praticiens de s’installer à Millau et Saint-Affrique, a-t-il indiqué. Des temps partagés arrivent. Une cheffe de clinique va organiser son temps entre Millau, Saint-Affrique et Montpellier. Nous avons délégué l’intégralité de mon équipe qui a accepté d’être présente physiquement toutes les semaines."

Les patients n’auront plus à faire la route jusqu’à Montpellier pour consulter et subir des interventions, sauf si l’intervention nécessite un passage en réanimation. Le professeur Navarro, responsable du pôle digestif, département chirurgie digestive et transplantation à l’hôpital de Saint-Éloi, chapeaute le dessein. Il a embarqué le docteur Habibeh qui a déjà pris ses quartiers dans la cité du gant. " Ce sont les mêmes professionnels de santé, avec ceux de Millau et Saint-Affrique, qui vont partager les dossiers cliniques." Les jeunes internes et étudiants de la faculté de médecine de Montpellier sont pleinement intégrés à ce pont médical entre l’Hérault et l’Aveyron.

La signature de cet accord prévoit une meilleure prise en charge des urgences sur le territoire. "C’est fondamental, a poursuivi le professeur. L’Aveyronnais qui fera un infarctus dans la campagne, éloigné de l’établissement de soins, doit avoir les mêmes chances et la même prise en charge que celui qui se trouve en plein centre de Millau ou Montpellier. C’est le travail que nous devons mener avec d’autres instances."

Pour recenser les besoins précis du territoire, les équipes montpelliéraines rencontreront pendant un an environ les professionnels locaux. Le pôle a été loué par les deux maires, présidents des conseils de surveillance.

Emmanuelle Gazel d’abord : "On va ramener une nouvelle offre de qualité dans nos hôpitaux, la renforcer et la pérenniser, c’est essentiel. Le souci constant de répondre au besoin de santé de territoire est vital pour penser l’organisation de la santé aujourd’hui."

Sébastien David, ensuite, a vu une occasion pour promouvoir le projet d’hôpital médian : "Je voudrais dire à Emmanuelle (Gazel), que dans les perspectives de santé publique que nous avons en Sud-Aveyron, ça a du sens de se retrouver ensemble pour écrire ce que devra être notre projet. Nous aurons le temps de s’exprimer dessus dans les jours à venir."

Un gros bébé, dans lequel Francis Navarro et son équipe seront des partenaires de réflexion avec "une étiquette hospitalière" en notant tout de même le besoin de modernité dans les deux établissements.