Peyrusse-le-Roc. Le Graal pour Mamiethé et ses 5 petits-enfants

  • Les petits-enfants de Marie-Thérèse Casalta en concert.
    Les petits-enfants de Marie-Thérèse Casalta en concert.
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CORRESPONDANT

L’histoire commence à 5 ans et demi lorsque les parents de Marie-Thérèse décident de lui faire apprendre le solfège et le piano en même temps. L’apprentissage de la lecture et l’apprentissage du solfège se font en même temps (clé de sol et clé de fa ensemble). À 6 ans son premier piano d’étude, à 12 ans piano demi-queue, laqué noir, de marque Steinway et Sons. Des études littéraires, avec option musique et une mention au bac philo. Ensuite fac de lettres, licence et maîtrise d’espagnol pour devenir prof d’espagnol. Sa formation de pianiste lui permet de "toucher" l’orgue comme on "touche" un piano et c’est ce qui rend l’orgue plus vivant sous les doigts.

Une passion pour l’orgue !

A dix ans Marie-Thérèse voulait déjà être à la place de l’organiste qui jouait durant les messes. Un rêve qu’elle a réalisé… plus tard ! Un mariage, un métier d’enseignante, des enfants, la vie, quoi ! le piano délaissé… et le manque était présent. 1981, gros drame familial et descente aux enfers ! La musique et ses jeunes enfants lui ont permis de sortir des "abysses" dans lequel elle était tombée. Seule elle apprend à jouer de l’orgue liturgique avec pédalier. De l’entraînement, du travail… et durant trente ans, elle a joué, accompagné des messes et donné des concerts au profit de ces paroisses, sur les différentes orgues. Elle a même joué lors de messes à l’église Saint-Amans à Rodez et ailleurs dans l’Aveyron.

La joie est revenue avec la naissance de ses 5 petits enfants entre 2004 et 2009. "Faites leur apprendre la musique car c’est une corde supplémentaire à leur arc… vous avez vu ce que j’ai vécu" a-t-elle dit à ses enfants qui l’ont écouté. Par contre le choix des instruments leur en incombe et grâce à cela elle a pu monter son petit orchestre… Lorsqu’ils ont tous eu un instrument en main, "Mamiethé" a essayé de jouer avec eux. Bien sûr, le petit dernier a rejoint le groupe un peu plus tard en jouant du triangle au concert de 2015. Lisa au saxo alto, Aurélie aux percussions et saxo alto, Paul percussions et cymbales, Manon à la trompette, Raphaël au trombone se sont pris au jeu et étaient enchantés de jouer, avec Mamie à l’orgue. Une joie pour eux devant un public, d’interpréter des morceaux qu’elle leur avait enseignés.

En 2015-2016 concerts à Peyrusse ; 2017, 3e concert et de gros progrès d’interprétation sont à noter qui se sont répétés en 2018 et 2019. À chaque concert, Christian son mari, présente succinctement chaque compositeur. En avril 2019, Marie-Thérèse décide d’arranger un morceau de Reinhold Beyer, un compositeur allemand, de la Chambre du Roi de Saxe, mort en 1898. Le but, présenter, parmi d’autres compositeurs, une de ses compositions " une toute petite soirée". En accord avec ses petits-enfants elle organise ce concert au profit de Notre-Dame de Paris avec un montage photographique avant et après l’incendie. Elle fait une demande à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) concernant cet auteur. Quatre jours après, une réponse de François-Pierre Goy lui donne les renseignements (François-Pierre Goy, chargé des collections XVIe et XVIIIe siècles; directeur des collections du département de la musique; musicologue et conservateur à la BNF). Elle lui propose d’envoyer l’enregistrement du morceau "Petite Soirée" duo pour 4 mains, qu’elle a arrangé pour orgue/trompette/saxo alto. Il accepte et lui demande de lui faire parvenir ses concerts 2017 et 2019 en entier sur DVD pour un dépôt légal dans les collections de la BNF et constate que Reinhold Beyer n’est pas dans la notice sur les collections et sur le catalogue général. Il l’inscrit le 19 avril 2019 grâce à cette demande. Six mois plus tard, Mamiethé et ses petits-enfants sont inscrits au catalogue de la BNF pour l’éternité. En plus de la reconnaissance personnelle de leur travail, ils ont œuvré en partie pour le patrimoine. Les concerts de Peyrusse-le-Roc seront consultables dans cent ans et plus. Quoi de plus beau ? "La musique est le langage universel et j’ai considéré cette entrée comme une légion d’honneur et plus encore." nous confie-t-elle.

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