Millau : ils volent du cannabis à une autre "bande", prison ferme pour tous

  • Au palais de justice, ce mercredi matin. Au palais de justice, ce mercredi matin.
    Au palais de justice, ce mercredi matin. M.R. -
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M.R.

Cinq Sud-Aveyronnais comparaissaient ce mercredi 28 janvier devant le tribunal de Rodez. 

Ils ont entre 25 et 32 ans, vivent dans le Sud-Aveyron, sont employés dans l’industrie ou encore chef d’entreprise. Tous ont des petits casiers pour vols, outrages, refus d’obtempérer, port d’armes illégitime ou encore usage illicite de stupéfiants. Dans le jargon policier, on qualifierait cette petite bande de « menu fretin ». Ils sont cinq à comparaître devant le tribunal de Rodez, tous libres hormis l’un d’entre eux qui purge actuellement une peine de huit ans de prison à la prison de Béziers dans le cadre d’une autre affaire. Celle qui intéresse les magistrats ruthénois remonte déjà à 2015. Cette année-là, la « petite bande » a eu les yeux plus gros que le ventre... Elle apprend qu’une autre bande millavoise, « les plus fous de la ville ! », vient de recevoir une belle marchandise : 9 kg de résine de cannabis. Prix estimé à la revente : aux alentours de 25 000€.

L’occasion est trop belle et trois membres de la bande montent un petit scénario. En invitant d’abord celui qui sert de « nourrice » à profiter des soldes du côté de Marseille, loin de Millau et de son appartement. Ça fonctionne. Pendant ce temps-là, deux autres fracturent la porte de l’appartement et dérobent la marchandise cachée dans une valise. Ils en jetteront la moitié, « impropre », diront-ils. Ont-ils ensuite revendu l’autre moitié au détail ? Le tribunal en est convaincu, à la barre tous assurent que non. « C’était pour notre consommation, on a juste dépanné des amis », « je n’ai rien à voir là-dedans »… Même la « nourrice » ne reconnaîtra pas s’être fait voler la drogue. « C’est faux, elle n’a jamais été chez moi ». « Je pense que vous avez bien plus peur d’autres personnes que de ce tribunal », rétorqueront le président Jean-Marc Anselmi et le procureur Olivier Naboulet, se référant notamment à une lettre reçue par le tribunal après l’affaire.

Dans celle-ci, l’un des prévenus avoue ce « vol » et fait part des représailles qui s’en sont suivies pour lui ainsi que sa famille : menaces de mort, agressions, racket jusqu’à 12 000€ obligeant la famille à contracter un prêt bancaire… Il ne s’est pas présenté à la barre, ce mercredi matin. Le tribunal a prononcé une peine de 12 mois ferme à son encontre. Ses quatre camarades ont tous également été reconnus coupables de transport, détention, offre ou cession ainsi qu’acquisition de stupéfiants, et condamnés à des peines allant de 6 à 18 mois ferme. Des peines qu’ils pourront aménager, avec le juge des libertés et de la détention.

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