Crise sanitaire dans le football : le péril jeune pour Rodez ?

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    Les apprentis footballeurs en mal d'apprendre et de jouer. Repro CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse

L’arrêt des compétitions imposé, notamment, aux jeunes en préformation ou formation préoccupe les responsables sportifs du Raf, à court et moyen terme.

Il a beau être le seul club du département à connaître une actualité chaque semaine, le Raf n’en demeure pas moins touché par les conséquences de la crise sanitaire. Si la situation de Laurent Peyrelade et de ses joueurs est enviable à défaut d’être idéale, avec une poursuite de la compétition mais des inconvénients constitués, notamment, par le huis clos lors des matches et le protocole sanitaire, celle des autres branches du club l’est un peu moins, à l’image de la formation, limitée par le contexte actuel.

"Notre centre de formation n’est pas agréé, rappelle Grégory Ursule, manager du Raf. De fait, contrairement à ceux qui le sont, on ne bénéficie pas d’une dérogation pour pouvoir continuer à jouer des matches amicaux."

Adaptation

Bien qu’elle n’empêche pas les jeunes de pouvoir continuer à s’entraîner, dans les limites permises par le couvre-feu actuellement en vigueur, cette interruption forcée de la compétition vient grandement perturber leur progression et suscite de nombreuses questions.

" Les jeunes qui évoluent avec l’équipe de N3 (la réserve, NDLR) et qui sont en post-formation arrivent en fin de cycle, poursuit Ursule. Soit ils passent pro, soit ils partent sous d’autres horizons. Le plus frustrant pour eux est qu’ils n’auront pas eu la possibilité de montrer leur valeur pendant une saison entière. On devra prendre des décisions les concernant à la fin du printemps : les conserver en leur laissant un an de plus pour prouver ou pas. Pour les autres, et notamment ceux qui sont en horaires aménagés au collège ou au lycée, le fait qu’ils puissent toujours s’entraîner offre une certaine continuité, mais il est certain que la compétition manque. Les deux inconvénients à ça se situent sur le plan du développement athlétique et sur celui des rapports sociaux. "

"Dans l’outil pédagogique, la compétition est importante car elle permet d’évaluer ce que l’on a travaillé pendant la semaine et de déterminer ce qui reste à faire, ajoute Franck Plenecassagne. directeur technique. Les garçons sont frustrés d’en être privés mais ils restent déterminés et gardent leur enthousiasme, tout comme les éducateurs, qui ne lâchent rien. C’est pour ça que malgré les conditions, je dirais qu’on s’en tire bien, même si on a dû adapter nos planifications hebdomadaires, en faisant davantage de travail technique, avec des situations différentes, et moins de jeu et d’oppositions. Le club a fait un choix fort il y a quelques années en investissant dans la formation, ce qui permet, aujourd’hui, d’avoir six éducateurs salariés disponibles tous les jours. Ce n’est pas comme dans d’autres clubs où les éducateurs sont bénévoles, ne peuvent se libérer qu’à partir de 18 h, après leur travail, et sont donc bloqués par le couvre-feu actuel."

"Conséquences négatives"

Préoccupés par l’évolution du nombre de licenciés, base de la pyramide, à moyen terme (Ursule : "C’est une vraie catastrophe et il sera très dur de relancer la machine, notamment parce que de nombreux jeunes auront découvert d’autres activités pour pallier le manque de football"), les responsables du secteur sportif le sont aussi par le niveau des futurs apprentis footballeurs.

"Je crains que l’écart qui existait déjà entre les pros et les jeunes se creuse du fait que les premiers ont pu continuer à s’entraîner régulièrement alors que les seconds se sont arrêtés plusieurs fois, confie Ursule. On ne pourra pas parler de creux générationnel car l’ensemble du secteur, hormis les centres de formation pros, est touché, mais il risque d’y avoir des conséquences négatives, même si je pense que l’on est moins à plaindre que nos amis des autres clubs de l’agglo. Maintenant, bien que l’on ait la chance d’être protégés par notre statut de club pro, on est très dépendants de la qualité de la formation dans l’Aveyron et en Midi-Pyrénées car c’est notre zone de recrutement, et on ne sait pas si ces enfants qui ne s’entraînent pas ou peu auront autant de qualités que ceux d’aujourd’hui au cours des années à venir."

"C’est difficile d’évaluer ça dès maintenant car on n’a pas de recul, on fait face à une situation inédite, et je pense qu’il faudra attendre la saison prochaine pour commencer à mesurer les effets de tout ça, mais il est possible qu’il y ait des évolutions techniques et tactiques liées aux conséquences des deux confinements, juge Plenecassagne. Cela étant, en ce qui nous concerne, on a été très réactifs lors du deuxième, et les gamins avaient des visioconférences avec les coaches, qui leur proposaient des défis et les suivaient avec l’aide du pôle athlétique, pour garder le lien."

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