Crise, réforme de la Pac… La FDSEA de l'Aveyron retrousse ses manches
L’agriculture aveyronnaise est sans cesse confrontée à la conjoncture. Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA fait un point de la situation.
Comment l’Aveyron agricole traverse-t-il la crise actuelle ?
Le secteur agricole n’a pas trop pâti de la crise, il faut bien l’avouer. Mais les cours de la filière bovins viande chutent et, côté lait de vache, la hausse des prix imaginée l’an passé n’a pas eu lieu. Et l’augmentation des charges serre l’étau sur les revenus.
La grande distribution ne joue pas le jeu concernant le prix du lait payé aux producteurs. Ils n’appliquent pas la loi qui a fait suite aux États généraux de l’alimentation. Il nous reste un mince espoir que le ministre de l’Agriculture pose un ultimatum en ce sens aux grandes surfaces. Ce sera compliqué pour que la situation se débloque rapidement…
L’espoir demeure aussi en ce qui concerne les zones vulnérables ?
Il y a un cahier des charges européen que les États membres doivent appliquer. En Aveyron, on est au stade des éléments inappropriés ou des analyses contestables. C’est le préfet de bassin Adour Garonne qui doit tirer les conséquences de ces effets. Certains points nous sont favorables, d’autres moins sur lesquels il nous faut encore travailler. Des évolutions restent possibles par rapport au projet initial. Nous avons bon espoir que la phase de concertation puisse se prolonger jusqu’au 30 mars. Cela nous laisserait du temps de trouver encore d’autres arguments. On garde confiance car notre dossier est bétonné.
Une nouvelle réforme de la Politique agricole commune (Pac) se profile, quels en sont les enjeux en Aveyron ?
Des discussions sont en cours aujourd’hui entre le nord et le sud du pays. La France du nord veut des aides à l’hectare car c’est plus facile pour elle de faire des cultures et cela laisse le choix d’activité aux agriculteurs. Nous, au sud, on défend les soutiens en lien avec la production : les aides couplées, liées au maintien de l’activité. Elles sont importantes pour garder les élevages dans des zones qui y sont majoritairement vouées. Le débat n’est pas tranché, il devrait l’être à la fin du printemps ou cet été. Et il n’y aura qu’une Pac nationale. Il nous faut tenir bon, car nous serions les grands perdants de cette Pac.
L’absence de salons et de manifestations qui privilégient le contact avec le public ne vous manque pas trop ?
Si bien sûr. Ces moments d’échanges et de convivialité sont très importants pour la valorisation de notre métier, ils sont structurants dans les interactions entre consommateurs et producteurs. Et ces échanges n’ont pas eu lieu depuis un an, cela sème un peu le trouble, d’autant que l’on ne sait pas quand cela repartira…
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