La Rouquette : la passion attendait Benoît Rollet au coin du bois

Avant de trouver sa voie, Benoît Rollet, originaire de Bourgogne, s’est tourné vers l’humanitaire et, ensuite, a opté pour des études de philosophie. Il a finalement laissé tomber pour apprendre celle du bois à travers un CAP menuiserie décroché à Alençon, en Normandie. Direction ensuite l’Aveyron et plus particulièrement Villefranche-de-Rouergue où réside de la famille. "Je cherchais un projet pour m’installer et je suis bien tombé avec l’atelier de Dominique Comte. Après un passage par Monteils et Najac, il a définitivement implanté ses machines à La Rouquette en 1988."

Durant un an, Benoît Rollet "façonne" ses gammes en tant que salarié, avant de s’associer avec l’artisan, en janvier 2013, pour une transmission-reprise. C’est donc le début d’une nouvelle aventure pour le néo-Villefranchois, partagée également avec Patrick Raujols, menuisier travaillant là depuis plus de 20 ans, et toujours présent aujourd’hui. Depuis 2018 et le départ à la retraite de Dominique Comte, Benoît Rollet est seul aux manettes. "Je touche du… bois, mais le travail ne manque pas. Du coup, je donne la chance à des gens qui sont en reconversion professionnelle. Je forme également des apprentis. L’un vient de terminer ses deux ans et vole désormais de ses propres ailes. Je viens d’en prendre un autre, début janvier, et tout aussi motivé, en alternance avec le CFA de Rodez. L’équipe est complète avec Thomas, un Compagnon qui a décidé de poser ses valises ici."

Du croquis à la pose en passant par la conception…

À 34 ans, l’artisan menuisier s’appuie à la fois sur une clientèle historique (et donc le bouche-à-oreille) et " la vitrine " internet afin de remplir le carnet de commandes. Tout cela grâce à un savoir-faire reconnu bien au-delà des frontières du département. " Nous avons pas mal d’atouts dans notre poche, glisse Benoît Rollet. Nous sommes capables, à la fois, de remplacer des menuiseries pour un propriétaire d’une maison de maître du XVIIIe arrondissement, à Paris, de réaliser une cuisine sur-mesure pour un client américain dans sa maison secondaire du Tarn-et-Garonne, à Lauzerte, ou de changer des volets tout à fait classiques. De plus en plus, les gens, et des jeunes notamment, sont intéressés par le bois qui peut très bien se marier avec le moderne. Et, comme nous prenons tout en mains de A à Z, du croquis à la pose en passant par la conception forcément, nous pouvons nous ajuster en fonction des demandes de la clientèle." Quant à la matière première, l’artisan, dont la menuiserie est estampillée "Fabriqué en Aveyron", a choisi, bien entendu, de se fournir localement, "chez Carles, à Monteils, pour le chêne notamment, et dans le Lot voisin".

Bien ancré à la sortie du village de La Rouquette, Benoît Rollet a néanmoins un projet qui lui tient particulièrement à cœur. "La menuiserie est pérenne, de ce côté-là, il n’y a aucun souci. L’idée, maintenant, est de prendre une décision concernant cet atelier de 800 m2. Il est dans son "jus" depuis 50 ans. Est-ce que je l’achète pour le rénover de fond en comble, sachant que nous y passons 70-80 % de notre temps ? Est-ce que je construis un nouveau bâtiment ? Au sein de la commune ou ailleurs ? J’en suis là dans mes réflexions, et même si j’ai déjà quelques pistes, il me faudra réaliser un choix dans les mois à venir."