Aveyron : la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur le marché

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  • La moitié des appartements ancien vendus l’ont été à Rodez.
    La moitié des appartements ancien vendus l’ont été à Rodez. Photo illustration J.-A. T.
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RICHAUD Guilhem

En 2020, les achats et ventes d’appartements et de maisons se sont maintenus malgré la crise du coronavirus.
 

La catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. Loin de là. En 2020, les Aveyronnais ont acheté des logements et en ont vendu. Avec la fermeture des agences immobilières et le confinement strict au printemps dernier, beaucoup craignaient le pire. Et finalement, ça n’a pas été le cas. Le marché s’est très bien comporté l’année passée. Les notaires, qui enregistrent chacune des ventes, permettent d’avoir une bonne vision d’ensemble de la situation. Ils ont même repéré un effet direct : "Les gens ont réfléchi sur leur lieu de vie et sur l’endroit où ils souhaitent vivre, confirme Caroline Lacombe-Gonzalez, notaire dans le Ruthénois et présidente de la Chambre des notaires de l’Aveyon. Ils ont également pensé à la famille. Il y a eu pas mal de donations pour que les enfants achètent une maison." Avec également, signe que la situation, qui dure depuis maintenant un an continue d’inquiéter, la volonté d’aller vite.

Des maisons en zones rurales

Dans un département comme l’Aveyron, où le volume des ventes immobilières est relativement faible, il est difficile de comparer les prix moyens par rapport aux années précédentes. En effet, la vente de quelques biens à des prix très élevés (ou très faibles) peut fausser la statistique. En revanche, certaines données sont assez révélatrices. Entre le 1er novembre 2019 et le 31 octobre 2020, les Aveyronnais ont principalement acheté (ou vendu, c’est selon), des maisons anciennes. Il y a en effet eu 1 147 transactions dans cette période, pour seulement 426 appartements anciens, 78 appartement neufs et 28 maisons neuves. La recherche moyenne est une maison, avec 4 ou 5 pièces (55 % des achats).

En se penchant dans les détails des ventes de maison, on observe que le nombre de transaction dans l’Ouest-Aveyron est assez élevé, mais avec des prix plutôt bas. À l’inverse, Rodez et son agglomération (Luc-la-Primaube et Onet-le-Château) ont peu de biens en vente et les prix sont donc plus élevés. À Rodez, la maison type achetée comporte cinq pièces, fait 100 m2 pour 360 m2 de terrain et coûte 195 600 €.

À Millau la maison type, elle, fait 110 m2 pour un terrain de 460 m2 et coûte 170 000 €. Mais ces chiffres ne sont pas représentatifs du marché aveyronnais puisque l’immense majorité des transactions ont lieu dans les communes rurales.

La maison type vendue l’année dernière dans le département fait, elle, 100 m2 pour un terrain de 770 m2 et a coûté 119 500 €.

Un appartement vendu sur deux l’est à Rodez

Du côté des appartements, sans surprise, c’est à Rodez que se sont fait la majorité des transactions. Quasiment la moitié des 426 ventes aveyronnaises ont eu lieu dans la préfecture. Là, les acheteurs ont misé sur des deux (28 % des transactions), trois (38 %) ou quatre (20 %) pièces. Avec, selon Caroline Lacombe-Gonzalez, des profils assez spécifiques : "Ce sont soit des jeunes qui font un premier achat, soit des personnes âgées qui veulent se rapprocher des commerces et services et qui cherchent des appartements avec ascenseur." L’appartement type vendu à Rodez fait 65 m2 et coûte 93 700 €. C’est logiquement quasiment les mêmes chiffres que l’appartement type aveyronnais (64 m2 et 90 000 €). À Millau, deuxième ville où il y a eu le plus de ventes d’appartements anciens l’année dernière, la surface moyenne est la même (64 m2), mais le prix moins élevé (73 400 €).

Un effet post-crise en cours

Selon les notaires, l’année 2020 aura des conséquences dans le futur. En effet, ils observent de plus en plus de clients venant d’ailleurs qui cherchent des grands espaces pour s’installer, mais pas forcément à plein temps. "Ce sont des gens qui vivent dans des métropoles, à Paris, Toulouse ou Montpellier généralement, qui veulent un deuxième bien, confirme la présidente de la Chambre des notaires. Ils veulent un peu plus qu’une résidence pour venir en week-end ou quelques semaines en vacances. Il leur faut de quoi pouvoir télétravailler. Ce sont des gens qui veulent pouvoir venir de Pâques à Toussaint, puis repartir à la ville l’hiver." Des personnes avec un fort pouvoir d’achat, qui sont ciblées depuis plusieurs années par les politiques locaux et qui seraient en passe de sauter le pas, après la crise sanitaire.

 

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