Rodez. Filippo De Dominicis, à la croisée de plusieurs mondes

Le théâtre comme un lien, une passerelle entre plusieurs mondes. Filippo De Dominicis, acteur et metteur en scène, s’attache depuis ses premiers pas sur les planches, à Sienne, en Italie, lorsqu’il était encore étudiant, à mettre en application ce principe. Il a insufflé cet esprit dans sa compagnie Tempo Théâtre, créée à Conques en 2012 avec Pierre-Benoît Duchez. Depuis, Filippo De Dominicis mène de nombreux projets de front. Certains au long cours et d’autres plus immédiats. Ainsi, au fil des représentations données à Toulouse, à Rodez, à Conques, sur des scènes de villages aveyronnais, dans des lieux insolites ou des espaces définis, il a affiné sa vision du théâtre. "Je conçois les rôles du metteur en scène et de l’acteur comme un dialogue, explique-t-il. L’acteur ne doit pas être au service de la mise en scène. Mais c’est bien le metteur en scène qui doit adapter la pièce pour l’acteur."

Alors, au fil de ses créations, l’acteur, et metteur en scène, propose sa propre lecture des textes classiques ou plus contemporains. Et ce qu’il aime par-dessus tout, c’est aller à la rencontre de ceux pour qui le théâtre n’est pas une évidence. Par exemple, Filippo De Dominicis a travaillé de 2012 à 2016 avec la compagnie Tempo Théâtre sur un projet de création nommé "Diptyque de la nuit", qui réunit deux textes de Bernard-Marie Koltès (1948-1989), dramaturge français parmi les plus joués dans le monde.

A la rencontre du public

"Ce projet est né à Conques et a pris forme à Toulouse, au Théâtre du Pont-Neuf, raconte le metteur en scène. Puis il a été joué dans d’autres lieux, le nord Aveyron ou à Luc-la-Primaube, par exemple. Je souhaite apporter le théâtre dans des territoires où l’on n’a pas l’habitude de jouer. Et ainsi rencontrer des publics qui n’y ont pas toujours accès." Pour jouer sur scène, le créateur de la compagnie Tempo Théâtre s’entoure souvent d’acteurs professionnels mais collabore parfois avec des amateurs. Il travaille également avec les élèves du conservatoire à rayonnement départemental, à Rodez, où il est professeur d’art dramatique.

"Chacun a une manière différente de travailler des textes et certains peuvent avoir des réticences à jouer des pièces contemporaines, etc. Mais pourtant, il ne doit pas y avoir d’appréhension, ni de complexe", assure Filippo De Dominicis. "Car seul le langage du théâtre compte. Et il est universel, sans frontières ni barrières", explique ce passeur d’histoires et de mondes.