Naucelle. Une cérémonie pour ne pas oublier

Pour ne pas oublier que le sang sèche vite en entrant dans l’Histoire, la place Marcellin-Cazals à Naucelle nous rappelle à la fois une page sombre de notre Histoire, celle de la déportation de 29 enfants et adultes juifs réfugiés en Naucellois -pas un seul n’est revenu des camps de la mort- et une page plus reluisante avec Marcellin Cazals, ce gendarme natif de Quins (canton de Naucelle) qui sauva 200 juifs au Malzieu en Lozère, un Juste parmi les Nations. Chaque 27 janvier, date anniversaire de la libération d’Auschwitz, la place Marcellin-Cazals est fleurie. Cette année malgré le contexte sanitaire, les fleurs étaient aussi au rendez-vous de notre histoire. Karine Clément, maire, a annoncé la bonne nouvelle : la caserne de gendarmerie de Naucelle portera désormais le nom de Marcellin-Cazals tout comme une promotion d’élèves gendarmes.

Témoigner et expliquer

Une fois encore, la voix de Marcellin Cazals était écoutée, il disait en quelques secondes comment il avait pu sauver les familles installées en Lozère.

Brigitte Marolle, conseillère municipale chargée de la culture, avait repris ses fonctions de professeur d’histoire et expliquait à des élèves de 3e de la MFR ces heures tragiques des années 1942-1944.

Léo Savy, témoin de ces journées tragiques, a rapporté qu’il revoyait toujours le sourire de ces enfants, derrière les fenêtres de la gendarmerie, qui ne se doutaient pas du voyage qui les attendait vers Auschwitz ou Maidanek.

Et justement il montrait aux élèves la photo de ces enfants d’une dizaine d’années, devant la porte des Anglais avec leurs camarades naucellois, et cette planche de bande dessinée, où, arrivant à Auschwitz, on voit des enfants de Naucelle et de partout, une planche de dessin naucelloise.