Rodez. L’agglomération ruthénoise travaille à la venue d’une usine géante

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  • Une usine de plus d’un kilomètre de long sur un kilomètre de large : voilà l’ambition de Verkor, appelé à devenir l’un des leaders européens du marché de batteries électriques.
    Une usine de plus d’un kilomètre de long sur un kilomètre de large : voilà l’ambition de Verkor, appelé à devenir l’un des leaders européens du marché de batteries électriques. Visuel Idec group, verkor.com
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Mathieu Roualdés

Cela pourrait changer l’avenir du territoire ruthénois : l’entreprise Verkor et son projet pharaonique d’usine de batteries électriques étudierait depuis plusieurs mois une installation à Rodez d’ici 2023.

C’est un projet qui donne le tournis : à l’horizon 2023, la toute jeune entreprise grenobloise Verkor, soutenue entre autres par Schneider Electric et Idec, ambitionne de construire l’une des plus grandes usines de batteries électriques d’Europe. Avec des chiffres tout aussi vertigineux : un milliard d’investissement pour débuter, plus de 2 000 emplois, un site de production sur plus d’une centaine d’hectares… Dans le milieu économique, on appelle cela une "gigafactory". Et celle de Verkor pourrait bien voir le jour dans l’agglomération ruthénoise… Depuis plusieurs mois, le président de la collectivité, Christian Teyssèdre, et ses vice-présidents, Jean-Philippe Sadoul et Keroslian, y travaillent d’arrache-pied et enchaînent les réunions avec les acteurs de l’entreprise iséroise pour accueillir ce que certains qualifient déjà de "projet du siècle". Mardi prochain, lors d’un conseil, les élus de l’Agglomération modifieront d’ailleurs le plan local d’urbanisme, en réservant une centaine d’hectares, à proximité du Trauc, pour "l’accueil d’une activité industrielle exceptionnelle". C’est dire si la venue de cette usine géante dans le coin est aujourd’hui prise très au sérieux. Et ce même si Rodez ne serait actuellement pas la seule ville sur le coup : Grenoble, qui a vu naître Verkor et accueille ses bureaux aujourd’hui, s’est également positionnée, tout comme la Région des Hauts-de-France dont le président Xavier Bertrand, qui ne cache plus son ambition présidentielle, ne se priverait pas d’un tel coup politique, notamment si Verkor s’installait sur l’ancienne usine Bridgestone à Béthune.

L’usine Bosch dans le jeu

Alors, comment la préfecture de l’Aveyron pourrait "rafler" la mise si l’on peut dire ? Grâce notamment au savoir-faire et aux process reconnus de Bosch, dont on connaît les difficultés actuelles en pleine crise du diesel. Plusieurs discussions ont eu lieu entre les deux groupes, les dirigeants de Bosch France voyant, selon nos informations, d’un très bon œil l’arrivée de ce nouvel acteur. Et, inversement, Verkor serait particulièrement intéressé par ce partenariat. Une reprise d’une partie des salariés aurait même été envisagée, même si des deux côtés règnent encore la totale confidentialité de ces tractations.

Les syndicats de l’usine, eux, ont récemment été mis au parfum de ce projet (lire par ailleurs). Hier, ils s’interrogeaient encore dans un tract distribué aux salariés : "Quelle est l’implication de Bosch dans ce projet du siècle ? Nous ne manquerons pas de l’évoquer ce jeudi lors d’un entretien bilatéral avec la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher."

En attendant, Rodez pourrait également tirer son épingle du jeu dans ce dossier grâce à son maire, Christian Teyssèdre, dont on sait qu’il a l’oreille d’Emmanuel Macron. Et que l’état joue également un rôle crucial dans la création de cette "méga-usine", notamment en étant le premier actionnaire de Renault. Car si PSA a d’ores et déjà son projet dans les Hauts-de-France, son concurrent français pourrait s’allier avec Verkor pour s’approvisionner. "D’ici à 2030, nous allons massivement modifier notre façon de nous déplacer […] L’enjeu pour nous, Français, c’est de se doter de ses capacités industrielles pour tirer toute la filière, des matériaux de base jusqu’au recyclage en passant par la production de batteries. En France, il y a besoin d’une, deux, trois, quatre usines pour pouvoir être un pays industriellement puissant sur cette filière. Une usine telle que nous souhaitons développer peut produire des batteries pour 120 000 à 150 000 véhicules", indiquait cet été le PDG de Verkor, Benoît Lemaignan, au micro de BFM Business. Contacté hier, l’homme n’a pas caché l’ambition de voir réaliser au plus vite ce projet sans pour autant dévoiler les sites envisagés… En attendant, Rodez et ses élus se tiennent prêts.

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Les commentaires (2)
gpouzoulet Il y a 3 années Le 03/02/2021 à 08:40

« Christian Teyssèdre, dont on sait qu’il a l’oreille d’Emmanuel Macron » dites vous?
Mais Macron étant définitivement plombé, êtes vous certains que ce n’est pas plutôt un handicap. Mieux vaudrait qu’il ne s’en mêle pas trop...

Grosloir Il y a 3 années Le 03/02/2021 à 08:23

Il serait temps de s’y mettre depuis qu’on sait que le diesel est condamné !