Quand sonne l’heure du couvre-feu, Rodez vit toujours…

  • Rodez bouge encore après 18 heures...
    Rodez bouge encore après 18 heures...
Publié le , mis à jour
Margot Pougenq

Sous couvre-feu, et peut-être bientôt (re) confinée, la cité a pris des airs de ville déserte ces deux dernières semaines. Quand les rideaux sont baissés, c’est une autre forme de vie qui se met en place.

Les boutiques sont fermées, les voitures se pressent et les réverbères s’allument : il est 18 heures. Quand le couvre-feu commence, la vie extérieure s’arrête. Enfin, sur le papier. Parce qu’en réalité, le piton continue de vivre. À cette heure-là, la journée n’est pas encore terminée. Seul le soleil, déjà couché, permet encore de justifier ce retour anticipé à la maison. Au détour des ruelles du centre-ville, quelques petits tableaux se dessinent. Une balade à travers Rodez… sous couvre-feu.

Scooter, bus et passants

Dimanche 17 janvier, deuxième jour de restriction, une famille remonte l’avenue Victor-Hugo au pas de course. Un enfant dans une main, un vélo dans l’autre. Il est 17 h 59…

Quelques jours plus tard, changement de décor. Lycéens le sac à dos et adultes à la sacoche en bandoulière remontent tranquillement l’avenue. Les voitures sont encore nombreuses autour de la place d’Armes. Le trafic ne s’estompe que plus tard. A 18 h 30, Rodez est nettement plus calme. On se croirait dimanche.

Direction la rue du Bal. Tous les rideaux sont tirés. Il n’y a aucun bruit. Difficile d’imaginer les ruelles du centre-ville fourmillant de monde il y a encore quelques petites semaines, à l’approche de Noël. Désormais, seul le concert des oiseaux du boulevard Gally donne une impression de foule. Il est 19 heures, deux femmes sont assises sur le banc de l’arrêt du boulevard Gambetta. Le regard fixé vers la place Foch, elles attendent le bus. Dans le froid. S’ils circulent toujours, les bus ruthénois ont terminé leur ballet. Tous les écoliers sont rentrés chez eux.

À quelques rues de là, sur la place de la Cité, un homme marche d’un pas assuré. Il est arrêté dans son élan par deux policiers, qui souhaitent le contrôler. Après quelques échanges hésitants, il le laisse continuer sa route. Celle-ci le mène jusqu’au Vival, où le pizzaïolo, face à son envie d’entrer dans le commerce, lui lance : " Ne rentre pas, reste à la porte, je t’entendrai très bien ! ". Les deux policiers s’éloignent.

Dans la rue Neuve, un scooter déboule. Le conducteur et son passager slaloment entre les piles de cartons jonchant le pavé. Le bruit du moteur résonne quelques secondes, puis s’évanouit. Le silence revient.

Vie d’intérieur

La vie extérieure a migré à l’intérieur. Les boutiques ont beau être fermées, elles sont toujours animées de son et lumière. Alors les uns en profitent pour travailler les rayons, les autres passent un dernier coup d’éponge sur l’étal.

Il est 18 h 53 dans la rue Cusset. Derrière une porte close laissant apparaître un fin rayon de lumière, de l’eau coule et un balai frotte. La journée est finie.

Mais pas pour tout le monde. De la musique et des rires s’invitent aux abords du carrefour Saint-Etienne. Dans un appartement. Ici, la soirée ne fait que commencer. Les fenêtres s’allument un peu partout dans la ville.

Le long du boulevard Denys-Puech, certains Ruthénois ouvrent leur fenêtre, sortent sur leur balcon pour fumer une cigarette ou prendre une respiration. Il est bientôt 20 heures. Le couvre-feu s’est installé. Les confinés n’attendent qu’une chose : le retour du jour… meilleur.

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