Rodez. Projet de super-usine : le territoire ruthénois, des atouts à faire valoir

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  • Verkor, une lueur d’espoir  pour l’avenir de l’usine Bosch ?
    Verkor, une lueur d’espoir pour l’avenir de l’usine Bosch ? Archives José A. Torres
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Mathieu Roualdés

Comme nous le révélions mercredi, Rodez Agglomération travaille depuis plusieurs mois à la venue d’une gigafactory de batteries électriques, portée par l’entreprise Verkor, avec à la clé la création de plus de 2 000 emplois à l’horizon 2023. En concurrence avec d’autres sites de l’Hexagone, la ville de Grenoble et la Région Hauts-de-France en premier lieu, quels sont aujourd’hui les atouts de la préfecture aveyronnaise pour séduire et convaincre l’industriel de s’installer sur ses terres ? Tour d’horizon.

Bosch et son savoir-faire

C’est la clé du projet. Verkor et Rodez ne se marieront que si Bosch joue le rôle de témoin.  Selon nos informations, les discussions entre les deux entités ont débuté il y a plusieurs mois déjà sur un possible partenariat dont on ne connaît pas encore les contours. Mais une chose est certaine : Verkor souhaite s’appuyer sur le savoir-faire reconnu de Bosch et de ses employés. Et, toujours selon nos informations, le groupe allemand ainsi que ses représentants français verraient en cette association une belle porte de sortie de l’actuelle crise du diesel.

La « mecanic vallée »,  sa main-d’œuvre et son expérience

 

Figeac Aero, Lisi Aerospace, Sam Technologies, Forest Liné, Filtrauto, Sofop, STS, MTI, Snam et son projet Phénix prévoyant la création de 700 emplois dans le recyclage de… batteries. On ne présente plus la « Mecanic Vallée » et ses 250 entreprises porteuses de milliers d’emplois sur le territoire. En la rejoignant, Verkor n’aurait pas de mal à trouver des partenaires privilégiés, des compétences à son service et une main-d’œuvre qualifiée pour mettre au point un « process industriel » compétitif et qualitatif. Sans compter qu’outre Bosch, beaucoup de ces entreprises en Aveyron ou dans le Lot travaillent depuis des années en étroite collaboration avec les constructeurs automobiles et connaissent ainsi parfaitement leurs exigences.

Un foncier  déjà identifié

Mardi prochain, le conseil d’agglomération doit adopter une révision du plan local d’urbanisme ainsi que voter les financements pour acquérir 96 hectares de terrain à proximité du Trauc, à cheval entre les communes d’Onet-le-Château et de Druelle-Balsac. Comme l’indique la délibération, ce foncier est à destination « d’une activité industrielle exceptionnelle », à savoir le projet Verkor. Et il n’est pas trop tôt pour prendre ces dispositions car l’entreprise souhaite commencer la construction de son usine en 2022 afin d’être opérationnel l’année suivante.
À Rodez, tout sera à construire, mais le prix du foncier est pour le moins attractif en comparaison avec de grandes métropoles. Il en est de même pour la fiscalité, sans compter que l’Agglo et ses politiques ne pourront qu’accompagner, financièrement s’il le faut, un tel projet, synonyme d’une nouvelle dimension industrielle.

L’entente Teyssèdre - Macron

Soutien de la première heure du président Macron, Christian Teyssèdre a toujours son oreille et ses entrées du côté de l’Élysée. Cela ne peut être qu’un atout supplémentaire pour l’agglomération ruthénoise car l’État a un rôle crucial à jouer dans le dossier Verkor. En premier lieu, car il est aujourd’hui le premier actionnaire de Renault et Verkor espère un partenariat avec le constructeur français, leader du marché européen du véhicule électrique grâce notamment à son modèle Zoé.
 

Le nord, un concurrent... bien placé

On le sait : Rodez n’est pas le seul site souhaitant accueillir la future gigafactory de Verkor. La Région Hauts-de-France s’est positionnée, notamment avec une possible reprise des installations de l’ancienne usine Bridgestone, à Béthune. Outre le fait que Xavier Bertrand signerait un joli coup politique en accueillant cette nouvelle entreprise à l’aube des élections présidentielles pour lesquelles il pourrait mener le camp de droite, l’ancien Nord-Pas-de-Calais possède surtout l’avantage d’être à proximité des chaînes d’assemblage et des usines des constructeurs automobiles. Ce qui réduirait considérablement le coût du transport quand Rodez, lui, paraît moins armé sur ce point-là.

Récemment, l’un des concurrents de Renault, PSA, a annoncé, en association avec Total, la construction de sa "méga usine" de batteries électriques à Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Renault et Verkor, encore au stade des discussions, en feront-ils de même pour une question purement "pratique" ? "On ne souhaite pas communiquer sur les sites envisagés, il y a 36 000 communes en France, vous imaginez", nous ont répondu les fondateurs de Verkor en début de semaine, s’attachant au principe de confidentialité des tractations. Selon nos informations, Rodez et la Région Hauts-de-France sont également en concurrence avec Grenoble, ville qui a vu naître la "start-up" française. Sans compter que d’ici 2022, bien des choses peuvent évoluer avec la perspective d’une élection présidentielle et d’une crise économique.

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