"L’économie aveyronnaise est plus résiliente"

  • Le secteur du BTP a moins souffert de la crise.
    Le secteur du BTP a moins souffert de la crise. Archives JAT
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Philippe Henry

Les résultats d’une nouvelle enquête de la Banque de France menée auprès des entreprises du département montrent que dans plusieurs secteurs, l’économie "résiste plutôt bien à la crise".

Depuis le mois de septembre, la Banque de France mène auprès des entreprises du département une enquête de conjoncture.

Les premiers résultats avaient montré et ce, dans plusieurs secteurs, que l’Aveyron "résistait plutôt bien à la crise". En septembre, dans le secteur industriel, le niveau de production était en hausse par rapport à août 2020 et à septembre 2019.

Toutefois, les capacités de production s’avéraient encore sous-utilisées. Mais, les industriels s’attendaient à rencontrer "un palier" dans la progression de cette activité. Pour le bâtiment, là encore, l’activité était " soutenue et en hausse" par rapport à l’an dernier. Quand est-il aujourd’hui ? Les résultats d’une nouvelle enquête, couvrant le mois de décembre, ont été collectés tout récemment.

Des défaillances d’entreprises en baisse

"Pour résumer, on peut dire que les entrepreneurs aveyronnais sont plus résilients, explique Gilles Arrisdakessian. Beaucoup d’entreprises ont retrouvé un niveau d’activité correct. Seulement, cela n’occulte pas ce qu’il s’est passé avant, durant ces semaines d’inactivités ou de baisse dues au confinement. Certaines entreprises ont beaucoup souffert. En fonction de l’évolution de la situation, nous pourrions retrouver un niveau normal d’activité d’ici 2022-2023."

Ainsi, si "la reprise a été assez vive", dans plusieurs secteurs, l’industrie et l’aéronautique en particulier, pour la région Occitanie, "souffrent encore d’un retard important par rapport au niveau national", explique le directeur départemental de la Banque de France.

"Le secteur industriel toulousain subit les conséquences de l’arrêt de l’activité aéronautique. En Aveyron, nous sommes moins touchés, le secteur a plutôt bien résisté à la crise", complète Gilles Arrisdakessian.

Concernant le secteur marchand, regroupant les activités produisant des biens et des services, les perspectives d’évolution " sont relativement stables. Toutefois, cette tendance est fortement liée à l’évolution de la pandémie et aux mesures de restriction sanitaires qui en découlent", prévient le directeur départemental de la Banque de France.

Pour le secteur du bâtiment, l’activité est réduite "mais cela n’est pas forcément dû à la crise sanitaire. Les mauvaises conditions climatiques du moment ont forcément un impact. Les entreprises du secteur peinent également à recruter", détaille-t-il. Globalement, le nombre de "défaillance d’entreprises a chuté de 38 % en Occitanie".

Comment expliquer ce pourcentage ? "Va-t-il y avoir des reports dans les mois à venir ? C’est la grande question. On s’aperçoit que les entreprises qui étaient déjà en difficulté avant la crise sont aujourd’hui en sursis. Pour les autres, les aides de l’état permettent de passer, pour le moment ce cap." Les Prêts garantis par l’état (PGE) ont apporté "de l’oxygène aux entreprises". début janvier, 2 500 entreprises aveyronnaises en avaient bénéficié, 630 000 en Occitanie. Une nouvelle enquête de la Banque de France sera rendue dans les prochains jours. Difficile d’en prévoir les résultats ou même une tendance. "Tout dépendra de la mise en place de nouvelles restrictions ou non, de la fermeture à venir des commerces, etc. Cette crise économique est bien pire que celle que nous avons connue en 2008 ", souligne Gilles Arrisdakessian.

Une chute des dossiers de surendettement

"Les dossiers concernant les défaillances d’entreprises sont en chute de 38 %. Ce chiffre important ne reflète pas la réalité. à la sortie de cette crise, ce chiffre devrait toutefois augmenter", glisse le directeur de la Banque de France en Aveyron, Gilles Arrisdakessian.

Autre donnée récoltée lors de cette enquête, "les investissements dans les entreprises ont fortement reculé, de l’ordre de – 11 % en 2020, et de – 8 % pour ce début d’année", poursuit-il.

Dans un même temps, le nombre de dossiers de surendettement reçus par la Banque de France a diminué de 27 % en Aveyron. Ce chiffre est de – 25 % en Occitanie et de – 24 % en France. "Même après la levée des différents confinements, nous n’avons pas eu de vague de dossiers à gérer", confie Gilles Arrisdakessian. Aussi, l’épargne des ménages est toujours très importante, "avec un Livret A très prisé". "La mobilisation de cette épargne est une question de confiance." Selon la Banque de France, les Français auront épargné comme jamais en 2020 pour atteindre un total de 200 milliards d’euros. D’ordinaire, ils épargnent entre 100 et 130 milliards. A minima le surplus d’épargne dû à la crise Covid sera donc de 70 milliards.

 

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