Villefranche : 30 ans après, le frère incestueux condamné au tribunal de Rodez

  • Une affaire d'inceste jugée au tribunal de Rodez
    Une affaire d'inceste jugée au tribunal de Rodez Archives CP - JAT
Publié le
M. R.

Les faits remontent au début des années 90, et ont duré cinq ans.
 

« Coupable ». Ce seul mot, prononcé par le président du tribunal Robin Planes, permet à une mère de famille villefranchoise de tourner enfin la page. Celle de longs mois d’instruction et surtout celle d’une enfance et adolescence marquées par l’inceste et les nombreuses agressions sexuelles de son frère aîné. Cela remonte au début des années 1990. Ces agressions ont duré cinq ans et commencé lorsqu’elle n’avait que sept ans. Son aîné en avait 14. Les premiers bisous incestueux ont rapidement laissé la place à des fellations contraintes. Ces cinq années, la victime les a enfouies durant tout ce temps même lorsqu’ils venaient hanter ses nuits. Elle s’est mariée, a eu des enfants, a toujours fait comme si tout allait bien devant sa famille et les autres. Hormis quelques épisodes dépressifs et des démêlés avec la justice concernant des affaires de stupéfiants, son frère en a fait de même.

« Tout le monde savait, je ne voulais plus faire semblant »

Jusqu’en 2006. À la suite d’un accident vasculaire cérébral qui a failli lui coûter sa vie et l’a obligé à tout réapprendre, tout remonte à la surface. La benjamine de la fratrie s’ouvre sur son enfance à un psychologue puis face à sa famille et la gendarmerie. L’onde de choc est terrible. Comme souvent, on veut enfouir cette histoire incestueuse sous le tapis, les parents dissuadent leur fille d’aller au bout de ses intentions, un autre de ses frères indique que « ce n’est pas son histoire ». La benjamine se retrouve isolée mais « je ne voulais plus faire semblant, tout le monde était au courant, dit-elle devant le tribunal. Mes parents savaient aussi. Aujourd’hui, je suis contente de me libérer de ce poids et je veux me reconstruire. » Son frère ne s’est pas présenté devant le tribunal, hier. Lors de ses auditions, il a nié ces faits. Mais, les expertises réalisées par les psychiatres ne l’aident pas : sa sœur est décrite comme « quelqu’un qui n’affabule pas », lui comme « sujet à de graves troubles de la personnalité ».

« J’en ai honte »

Puis, les enquêteurs fouillent les échanges téléphoniques de la famille après les premières déclarations de chacun. Ils y trouvent les aveux du frère à ses parents. « Vous savez ce que j’ai fait, j’en ai honte. Il y a 30 ans, vous m’aviez déjà puni pour ça… », leur écrit-il, avant de s’en défendre devant le magistrat instructeur en indiquant qu’il fut victime d’un piratage.
Pour la représentante du ministère public, il n’y a pas de doute : « Les faits sont là et on ne peut que souligner le courage de la victime près de trente ans après ». Trois ans de prison avec sursis ont été requis, « car après tout ce temps, on peut écarter le risque de récidive ». Le tribunal a suivi ces réquisitions en l’absence du prévenu. Il sera désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et devra également verser 4 000 € de dommages et intérêts à sa sœur. « C’est la fin d’un long chemin de croix et j’espère seulement que ses nuits seront plus paisibles dorénavant », avait insisté son avocate, Me Angèle Feres-Massol, avant l’énoncé de la peine.
 

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