Millau : morne plaine au pays des grands plateaux

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  • Céline Rossignol tient depuis dix ans , son agence indépendante Sélectour Voyages Passion.
    Céline Rossignol tient depuis dix ans , son agence indépendante Sélectour Voyages Passion. A. K. - ML
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annick koscielniak

Les congés d’hiver ne rempliront ni les hôtels, ni les agences de voyage, à Millau.

Le sud Aveyron n’est pas la destination favorite des vacanciers de février. Les professionnels du tourisme le savent. "Nous n’avons pas de station de ski, contrairement au nord du département. Et les gens descendent plus au sud", confirme-t-on à l’office de tourisme des grands causses, à Millau.

Les activités de plein air ne s’ébroueront vraiment qu’aux vacances de printemps. Pourtant, d’habitude, il y a quand même quelques amateurs de nature qui se manifestent. Mais cette année, pas le moindre soubresaut C’est carrément morne plaine, du côté des hôtels aussi.

La septaine décourage  les envies d’Europe

Quant à voyager… Mercredi, à deux jours des vacances scolaires, Céline Rossignol, gérante depuis dix ans de l’agence Sélectour Voyages Passion, reçoit sa seule cliente de la journée pour une destination en Europe.

"Il ne s’agit pas d’un voyage d’agrément, mais pour raisons familiales. Elle a obtenu pour cela l’autorisation de se rendre à l’étranger."

L’outre mer attire normalement les candidats au soleil d’hiver. Un petit élan, mi-janvier, avait rendu l’espoir. "Comme tout s’était bien passé à Noël, on a des clients qui devaient partir sur des destinations comme les Maldives, ou la Martinique et tout a été annulé au dernier moment. Les gens ont le choix, ou on les rembourse ou ils reportent leur voyage à une date ultérieure. On est là pour les aider dans ces situations compliquées."

Actuellement, seule l’Europe reste accessible pour assouvir les envies d’ailleurs.

Et encore… "Il y a des conditions tellement contraignantes que cela décourage. Il faut le test PCR obligatoire à l’aller et au retour, plus la septaine. On ne peut se permettre de prendre une semaine de vacances puis sept jours de plus pour s’isoler".

On peut donc encore sortir de France, à condition de pouvoir se rendre quelque part : "Beaucoup de pays nous ferment leurs frontières, l’Australie, les États-Unis, le Canada…" Tout évolue tellement vite qu’elle-même, n’encourage pas les clients à partir : "Les savoir à l’étranger actuellement ce n’est pas très rassurant. Il peut y avoir des fermetures plus fermes." Baléares, Croatie, Grèce sont déjà demandées pour juin : "Je leur dis d’attendre encore un peu, jusqu’en mars, pour voir comment cela va évoluer.".

Céline Rossignol n’avait jamais connu pareille crise : "On a eu les attentats, les grippes aviaires, le Printemps arabe, les gilets jaunes, les grèves. On arrivait toujours à se reporter sur autre chose. Là, on est vraiment bloqué et cela fait un an que cela dure." Les réservations sur les long-courriers, balbutient, mais pour l’automne ; "Je commence à avoir du Zanzibar par exemple mais c’est vraiment très limité". L’Italie rouvre ses musées. Venise est déserte. Rome s’offre sans la foule de la place Saint-Pierre…

Cela pourrait en séduire plus d’un. "Même moi j’ai été tentée, sourit Céline Rossignol, En ce moment ce serait merveilleux d’aller à Rome. Mais beaucoup de vols sont annulés. Il y a trop de restrictions sanitaires alors les gens ne partent pas. Cela bloque vraiment. C’est trop compliqué."

La responsable de la dernière agence indépendante à Millau garde le moral : "Nous étions quatre. La dernière a fermé, il y a deux ans."

Sans les aides, elle n’aurait pu tenir. "Mais il ne faudrait pas que cela dure deux ans et puis, on ne peut vivre que sur les aides. Mais je suis moins négative qu’en septembre et octobre où tout s’écroulait."

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