Tests, vaccins… l’appui des pharmaciens de l'Aveyron

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  • Séance à la pharmacie de Laissac. Le test antigénique est nasopharyngé, comme le PCR, mais il est moins douloureux et son résultat peut être connu en quinze minutes.
    Séance à la pharmacie de Laissac. Le test antigénique est nasopharyngé, comme le PCR, mais il est moins douloureux et son résultat peut être connu en quinze minutes. C.C.
Publié le
Christophe Cathala

Maillons essentiels de la chaîne de lutte contre la pandémie, les pharmacies se mobilisent aussi pour réaliser des tests et se préparent au vaccin contre le coronavirus. Le point en Aveyron.
 

Dans le combat quotidien pour freiner la contamination qui occupe les professionnels de santé, les pharmaciens, discrets mais essentiels maillons de cette course contre la montre, montent eux aussi au front. Déjà sollicités pour assurer la vaccination contre la grippe saisonnière, ils le sont d’autant plus pour pratiquer désormais l’aide au dépistage à travers les tests antigéniques (lire par ailleurs), moins connus et moins pratiqués que les tests PCR dont ils constituent pourtant une alternative non négligeable.

Une pharmacie sur trois

Les pharmaciens sont habilités à les mettre en œuvre, sur la base du volontariat. Car les contraintes existent, liées à l’accueil des patients en toute confidentialité, et à la capacité de l’officine à désinfecter le local dédié à la réalisation des tests. "En Aveyron, ce sont 20 à 30 pharmacies, soit environ une sur trois qui pratique ces tests, relève Pierre-Marie Vayssettes, président du syndicat départemental des pharmaciens. Dans certains cantons, la capacité des officines à réaliser ces tests s’est avérée être un vrai bénéfice pour la population." Gain de temps et de souplesse à la clé, même si ce test pâtit d’une réputation de fiabilité moindre. Pierre-Marie Vayssettes en convient : "Il évite bien des complications et le PCR reste la règle. Le test antigénique doit être pratiqué, pour être efficient, au pic de la contagion chez le patient, c’est-à-dire au quatrième jour maximum de l’apparition des symptômes."

En cas de positivité, il devient obligatoire depuis le 8 février de pratiquer en suivant un test PCR qui isolera la présence ou non d’un variant du Covid-19. Si la prise de rendez-vous spontanée (nul besoin d’ordonnance médicale) du patient est liée à la suspicion ou à la révélation de symptômes, le test peut aussi grâce à sa rapidité, être exigé au jour le jour pour toute visite des familles dans des Ehpad.

Pour des patients sous contrainte

C’est d’ailleurs cela qui a convaincu la Pharmacie des Palanges de se porter volontaire pour accueillir ces tests : l’officine laissagaise est proche d’un établissement pour personnes âgées dépendantes.

"Un test négatif pratiqué le jour même est exigé pour tout visiteur, il en va de même pour ceux qui se rendent en stage, par exemple", confirme le pharmacien, Philippe Libourel. Qui enchaîne avec son équipe, plusieurs rendez-vous par jour, sauf le mardi matin jour de marché où une infirmière libérale se charge des opérations.

"Nous avons eu une pression forte et brutale liée à ces obligations sanitaires pour les visiteurs des Ehpad notamment. Et les infirmières étaient déjà débordées… Au final, 80 % des personnes souhaitant se faire tester viennent pour une contrainte particulière à honorer", ajoute Philippe Libourel.

Pertinent, le test antigénique ?

Plus prompts quant à leur résultat (en 15 à 30 minutes), plus accessibles (la prise de rendez-vous dans les pharmacies est souvent plus rapide) et moins douloureux (la course du coton-tige dans la narine est plus courte), ces tests antigéniques obéissent pourtant à des règles qui leur sont propres. Ainsi, "il est plus efficient si l’on est symptomatique et plus pertinent si l’on est cas contact dans un cluster par exemple, avance Philippe Libourel, pharmacien. Il est vrai que sa fiabilité est plus faible que le PCR, mais il donne une bonne indication : s’il est négatif, c’est que de toute façon la charge virale est faible". C’est pour cela qu’il est judicieux d’attendre l’arrivée de symptômes, sur les quatre premiers jours maximum, pour se faire tester de façon efficace…

Précision importante : ce test antigénique coûte 34 € en moyenne et il est intégralement pris en charge, même sans ordonnance médicale, par l’Assurance maladie.

Ils étaient déjà à la manœuvre pour vacciner la population contre la grippe saisonnière, voilà les pharmaciens appelés à mettre en pratique le vaccin contre le coronavirus. Celui d’Astra-Zeneca, car il se conserve à la température des frigos qui équipent les officines.

Les premières doses (en flacon et non pas en seringues à usage unique comme pour le vaccin de la grippe) sont déjà parvenues en Aveyron et commencent à être injectées aux professionnels de santé par les médecins. "Ensuite, ce sera possible dans les pharmacies, précise Pierre-Marie Vayssettes, président du syndicat départemental des pharmaciens. Mais tout cela demande des protocoles qui sont en cours de rédaction".

L’ARS précise que les officines seront livrées d’ici la fin du mois de février et que la vaccination concernerait en premier lieu les personnes âgées de 50 à 65 ans présentant des signes de comorbidité.

 

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