A Compolibat, une vitrailliste dans la lumière

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Publié le
Paulo Dos Santos

Installée dans son atelier, à Compolibat, depuis 2013, Anne-Marie Bommé restaure des panneaux usés par le poids de l’âge, crée des objets originaux et distille son savoir-faire à travers des stages. Tout cela forcément avec passion.

Depuis quelques mois, elle a poussé les murs de son atelier, à Compolibat, ce qui lui permet de combiner plus facilement, la restauration des panneaux anciens, la création de vitraux sur-mesure et d’objets originaux, et les stages. Dans ce bâtiment communal, autrefois utilisé comme épicerie, Anne-Marie Bommé a donc l’art de mettre en lumière son métier, vitrailliste, aux gestes méticuleux et réfléchis.

Avant d’en arriver là, cette originaire de la campagne Loire-Atlantique, entre Nantes et Rennes, a dû trouver sa voie, peu intéressée finalement par la sociologie après le bac. "Je me suis rendue à des portes ouvertes dans un lycée professionnel, à Nantes, raconte-t-elle. Et, j’ai accroché à la passion d’un vitrailliste. Je me suis donc lancée dans un CAP en alternance, mais je n’ai trouvé personne, dans la région, qui voulait d’une fille !" Elle s’est donc exilée en Bourgogne, à Auxerre où là, "le responsable ne souhaitait que des filles pour le côté appliqué". Elle se forge alors une première expérience, à la fois au sein de son entreprise et au Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers, en Meurthe-et-Moselle.

Découvrir l’Aveyron et, surtout, vouloir y rester

"Après l’obtention du diplôme, j’ai été embauchée et je suis restée un an de plus. Mais, je souhaitais découvrir et approfondir d’autres techniques, comme la décoration sur verre. C’est grâce à cela que j’ai découvert l’Aveyron, un département que j’apprécie. Un ami travaillait dans ce secteur à Rodez et j’ai donc repassé un CAP. J’ai été salariée durant deux années ensuite, avant d’avoir envie de voler de mes propres ailes. Avec mon compagnon, nous avons prospecté autour de Montbazens, de Lanuéjouls et d’Anglars-Saint-Félix et cette épicerie à Compolibat nous a tendu les bras. J’y suis depuis 2013 et je l’ai partagée avec d’autres artisans. Depuis quelques mois, et après deux pauses naissances, j’ai récupéré la totalité de la surface pour développer mes projets."

Car, outre la restauration de panneaux anciens (principalement récupérés dans des églises) – " la plupart du temps, le plomb se désagrège, ou la peinture s’est abîmée car elle était de mauvaise qualité, et il faut donc travailler ces parties dégradées ; l’idée est de garder les pièces d’origine mais, au final, mon intervention ne doit pas se voir " –, Anne-Marie Bommé a diversifié son savoir-faire à travers des créations originales. "Je pars de rien, si ce n’est d’une envie du client. Ensuite, je pose les vitraux sur une fenêtre ou une porte ; il m’arrive également de proposer des séparations de pièces. Les vitraux sont révélés par la lumière qui passe à travers, en fonction des couleurs ou de la consistance du verre encore soufflé par la bouche." Elle utilise d’ailleurs du verre qui provient de Saint-Just-Saint-Rambert, la dernière verrerie française pour le vitrail soufflé par la bouche.

Collaborer avec d’autres artisans

"Dans les créations originales, je réalise également des objets de décoration comme des lustres, des miroirs, des mobiles de toutes sortes aux formes et aux couleurs variées. Sur ce plan-là, j’ai collaboré avec Juliette de Montvallon, une illustratrice installée à La Salvetat-Peyralès. Et, mon souhait est de "m’associer" avec d’autres artisans pour imaginer encore plus de thèmes."

Enfin, la vitrailliste, passionnée par un métier qu’elle exerce depuis bientôt 17 ans, aime également transmettre à travers des stages d’initiation ou des interventions dans des classes de patrimoine, comme à Conques. "Adultes ou élèves sont réceptifs à la découverte du vitrail traditionnel. Les yeux des enfants s’écarquillent lorsque je leur dis que le vitrail est la première bande dessinée de l’histoire. Mais, celle-là se lit de bas en haut, et bien entendu de gauche à droite." Une lecture plus moderne d’un art n’ayant pas, ou très peu, évolué depuis le Moyen Âge.

AMB Vitrail, l’épicerie d’art, à Compolibat, contact au 06 85 43 93 44, amb.vitrail@gmail.com ou sur le site amb-vitrail.com

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