Rodez. Le cycliste aveyronnais Alexandre Geniez réagit au durcissement des règles de l’UCI

  • Les deux positions désormais interdites, adoptées par Christopher Froome (à gauche), en 2016, et par Tim Wellens lors de sa victoire d’étape à l’Étoile de Bessèges, il y a quelques jours.
    Les deux positions désormais interdites, adoptées par Christopher Froome (à gauche), en 2016, et par Tim Wellens lors de sa victoire d’étape à l’Étoile de Bessèges, il y a quelques jours.
  • Les coureurs du peloton vont devoir revoir certaines de leurs habitudes sous peine de sanctions.
    Les coureurs du peloton vont devoir revoir certaines de leurs habitudes sous peine de sanctions. Midi Libre
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Centre Presse

L’instance a décidé d’interdire certaines pratiques aux coureurs professionnels. Des décisions justifiées par des considérations liées à la sécurité mais qui, pour certaines, sont loin de faire l’unanimité.

Quelques jours à peine après le coup d’envoi de la saison 2021, l’UCI (Union cycliste internationale) a provoqué des remous au sein du peloton professionnel. En cause : son annonce, en milieu de semaine dernière, de nouvelles règles visant à rendre, de son point de vue, la compétition plus sûre.

Deux positions prohibées

C’est LA mesure qui suscite la polémique. Lors de leur réunion en visioconférence, les membres du comité directeur de l’instance internationale ont décidé d’interdire aux coureurs deux positions sur le vélo. La première est celle connue comme "position Mohoric", du nom du coureur slovène, excellent descendeur, qui l’a mise au point il y a quelques années. Reprise et popularisée par la suite par le Britannique Christopher Froome lors de la huitième étape du Tour de France 2016, dans la descente du col de Peyresourde, Vincenzo Nibali ou encore Julian Alaphilippe, entre autres, elle consiste à s’asseoir sur le cadre et à coller le torse au cintre et a, à de nombreuses reprises, suscité, au mieux, des réserves, au pire, des critiques de la part des observateurs.

" Au début, j’ai cru à une blague, je me suis dit que ce n’était pas possible ", a réagi Alexandre Geniez, le coureur aveyronnais de la formation Total Direct Énergie, qui a donc rejoint les André Greipel (" Combien de coureurs avez-vous vraiment interrogés avant de changer cette règle ? L’UCI devrait se pencher sur des sujets qui méritent une attention plus urgente que celui-ci… "), Egan Bernal (" C’est une décision ridicule ") ou encore Michal Kwiatkowski (" Et l’an prochain, ils vont nous interdire de lever les bras pour célébrer une victoire, ou ils mettront en place des limitations de vitesse… ") dans le camp des mécontents. Et l’intéressé de développer : " Je ne suis pas du tout favorable à cette mesure. Ça (prendre des risques, NDLR) fait partie du vélo, sinon on fait des courses sur home-trainer. Ma première victoire d’étape à la Vuelta (en 2013), je la dois en partie au fait que j’avais adopté cette position dans toute la descente du port de Balès, ce qui m’avait fait gagner 4-5 km/h, voire un peu plus. Je trouve ça dommage car honnêtement, entre 85 et 80 km/h, le danger n’est pas plus important. De plus, on le mesure quand on est assis sur le cadre donc on est encore plus attentif. On sait très bien que si la route est en mauvais état ou qu’il y a des virages, cette position est impossible à tenir. "

Autre position qui, à partir du 1er avril, pourra valoir à ceux qui l’adoptent lors des épreuves World Tour, des Mondiaux et des Jeux olympiques, une amende de 1 000 francs suisses, une perte de 25 points au classement UCI, voire une mise hors compétition ou une disqualification (d’ici-là, seuls des avertissements seront adressés, dans une logique pédagogique) : celle avec les avant-bras posés au centre du guidon, comme point d’appui (hors contre-la-montre).

"Ça va nuire aux échappés. Là aussi, le gain est réel et énorme. Quand tu es devant et que tu essaies de résister au retour du peloton, ç’a toute son utilité. Avec cette mesure, certaines échappées seront anéanties", a estimé Geniez, en désaccord, donc, avec la justification apportée par l’UCI et l’association internationale des coureurs, qui arguent du fait que ces deux postures peuvent inciter les jeunes et amateurs à prendre des risques de façon non maîtrisée.

"À l’entraînement, les gens ne font pas la course. Ceux que j’ai vus avec les mains posées comme ça, sans tenir le guidon, sont très, très, très rares", a insisté le Ruthénois.

Souci de l’environnement

Toujours dans l’optique d’améliorer la sécurité lors des épreuves, mais également d’aller plus loin dans le respect de l’environnement, l’UCI a également pris une mesure - bien mieux accueillie par le peloton - visant à contraindre les coureurs à jeter leurs bidons et déchets dans des zones de collecte placées tous les trente à quarante kilomètres, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à la mise hors course.

"Là, en revanche, je suis à 200 % pour, a confié le vainqueur de trois étapes du Tour d’Espagne (2013, 2016 et 2018). Sur la route, un bidon peut être extrêmement dangereux. On a vu des coureurs chuter à cause de ça, et pas seulement une ou deux fois par saison. C’est également inadmissible d’en voir dans les bas-côtés, au même titre que les emballages de barres ou de gels énergétiques. Il y a eu des progrès d’effectués avec la mise en place des zones vertes mais il faut aller encore plus loin. Moi, je m’entraîne les trois quarts du temps dans l’Aveyron. Des déchets, il y en a, mais c’est très rare, la nature est préservée ici. En revanche, le vélo m’a amené à beaucoup voyager et à l’étranger, on se rend compte, sans nécessairement aller très loin, que ce n’est pas pareil. Il est inacceptable qu’au prétexte d’une course de vélo, on jette les déchets dans la nature et considère les bas-côtés comme une déchetterie. Ce n’est pas possible dans le monde dans lequel on vit, où l’écologie fait partie du présent et de l’avenir."

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