Rodez. Aveyron : Galliard – Viala, une précampagne à pas de loup

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  • Dans l’hémicycle, le sujet de la future élection est encore abordé que de façon parcellaire.
    Dans l’hémicycle, le sujet de la future élection est encore abordé que de façon parcellaire. Photo archives - José A. Torres
Publié le
RICHAUD Guilhem

Alors que le mandat du conseil départemental se termine, la droite aveyronnaise s’interroge sur l’avenir et sur qui soutenir entre un sortant candidat et un député qui avance pour le moment masqué.

Ce n’était pas le moment. Mais le sujet était bien présent. Le conseil départemental a tenu, vendredi dernier le dernier débat d’orientations budgétaires de la mandature. Le 12 mars, les élus se réuniront pour voter leur dernier budget. Ensuite, ce sera l’heure de la campagne électorale pour le scrutin de juin (le 13 et le 20). Ce rendez-vous, initialement programmé au mois de mars, a été repoussé à cause de la situation sanitaire. Mais les élus de la droite aveyronnaise, qui n’imaginent pas être défaits, ont déjà bien en tête la situation. En décembre, Jean-François Galliard, le président de l’institution, a annoncé son intention de conserver son poste. Depuis, il ne s’exprime plus sur le sujet. " Ce n’est pas le moment, a-t-il une nouvelle fois répété vendredi dernier. La priorité est de boucler le dernier budget de la mandature, avec un effort particulier pour aider les domaines en crise. " Mais derrière les discours de façade, la question de la suite est bien lancée. En effet, en fin d’année dernière, dans Centre Presse, Jean-Claude Luche, l’ancien président, a annoncé qu’il verrait bien Arnaud Viala s’installer à la présidence. Le député du Sud-Aveyron n’a pas caché son intérêt pour le poste par le passé. Mais refuse de s’exprimer sur le sujet actuellement. D’autres le font donc pour lui.

Gonzalès allume la mèche

Dans la majorité, les grandes manœuvres ont commencé et en coulisses, on confirme que l’ambiance est assez délicate entre les élus satisfaits du travail et des méthodes d’un Jean-François Galliard, souvent discret, trop pour certains, mais qui sait mettre en valeur le travail de ses collègues et les écouter, et ceux qui défendent un besoin de renouvellement et qui sont séduits pas le dynamisme d’Arnaud Viala. Difficile aujourd’hui de savoir lequel des deux pourrait être majoritaire lors d’une élection à la présidence qui verrait les deux candidats, qui doivent d’abord se faire élire dans un canton, s’affronter. Mais Jean-Dominique Gonzalès, membre du groupe de gauche au conseil départemental, s’est amusé à taquiner la majorité sur le sujet lors du débat d’orientations budgétaires vendredi dernier. Critiquant le manque de détails de ce futur budget, qu’il a qualifié d’" attelage poussif et disharmonieux, même tristounet ", il a tenté une comparaison avec ses prédécesseurs pour titiller le président : " Les budgets de Luche et de Puech permettaient de tracer un sillon sur plusieurs années, a-t-il lancé, le sourire en coin. On était d’accord ou pas avec eux, mais il y avait un sillon. Là, je me demande si le fait que vous n’abordiez pas de façon sérieuse la transition économique et écologique n’est pas révélateur de la transition politique que vous êtes en train de faire. Jusqu’à présent, la droite était prudente. Là, elle est déjà en train de parler de qui sera le futur président. Je me dis que les Aveyronnais en ont autre chose à faire. " Une intervention qui a déclenché un sourire et fait opiner du chef un Jean-Claude Luche, placé à une extrémité de l’hémicycle et qui a affiché une certaine désinvolture tout au long de la séance.

La crainte d’une "guerre intestine"

Cette sortie de Gonzalès, a déclenché quelques sourires chez les membres de la droite aveyronnaise, bien cachés derrière leurs masques, qui n’ont pas manqué de relever après coup que l’élu du canton de Millau-1 avait dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. C’est Jean-Pierre Masbou qui s’est chargé de la réponse : "On est là pour 280 000 Aveyronnais et il y a un discours cohérent, a-t-il lancé. L’heure n’est pas à penser aux élections." "Jean-Pierre, si je l’entends bien, il est dans le camp Galliard", a répondu, à la volée, un Gonzalès très en forme, qui a une nouvelle fois déclenché quelques rires.

À la fin de la séance, ces remarques n’ont pas manqué de faire réagir les élus. Certains parlaient d’" ambiance de fin de règne " pour Jean-François Galliard, élu avec une seule voix d’avance contre Jean-Claude Anglars lors de la primaire à droite pour la succession de Jean-Claude Luche en 2017, pendant que d’autres s’inquiétaient d’une " guerre intestine " qui pourrait être mal interprétée par les électeurs. Si le "clan Viala" avance discrètement, ses soutiens sont partagés. Certains souhaiteraient le voir se déclarer rapidement pour commencer le travail de fond. D’autres, craignent à l’inverse de prendre des risques, au cas où leur poulain échouerait, comme cela avait été le cas, en 2008, face à Jean-Claude Luche.

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