Pierre-Jean Malgouyres : " Le musée Soulages, un beau symbole"

  • Les Malgouyres sont installés dans le hameau de Cabanès, près de Naucelle, au cœur du Ségala, depuis 1824.	RDS
    Les Malgouyres sont installés dans le hameau de Cabanès, près de Naucelle, au cœur du Ségala, depuis 1824. RDS
Publié le , mis à jour
Rui Dos Santos

Originaire de Cabanès, âgé de 48 ans, cet ingénieur est le directeur général d’Archetype, un groupe spécialisé dans le conseil en construction, implanté dans 15 pays et s’appuyant sur plus de 1 000 salariés. Il a jeté l’encre "à la maison" en aout 2019.

Un lieu emblématique

Incontestablement, le musée Pierre Soulages à Rodez. Pour un "expatrié" comme moi, entre mon départ pour l’étranger et mon retour plus de deux décennies après, il est le moteur du renouveau de Rodez. C’est le symbole d’une vraie modernité et un rappel aussi à la tradition. Et puis, quelle transformation ! Quand j’étais lycéen, c’est là que je prenais le bus, sur le parking du Foirail entre les Halls Charles et le jardin public. Ce musée a transfiguré la ville, lui offrant une magnifique ouverture.

Un souvenir fort

Les vacances d’été, quand j’étais jeune, au camping à la ferme de mes parents, dont on a fêté le demi-siècle d’existence en 2018. Je n’avais pas besoin de partir en colonie, elle venait à moi ! C’était les 400 coups avec les copains qui revenaient pour la période estivale. Et l’histoire se répète car ma fille Estelle vit très exactement la même chose.

Un rituel, une habitude, quand vous êtes en Aveyron

Alors que je ne suis pas homme à aimer aller faire les courses, nous prenons plaisir, avec ma fille, à flâner au marché du samedi matin à Naucelle. C’est un moment de convivialité et c’est un régal d’acheter de bons produits, souvent à des copains d’enfance devenus maraîchers.

Une conviction

L’entomologiste Jean-Henri Fabre, dont le travail a inspiré Micropolis, chez lui à Saint-Léons-de-Lévézou, disait : "Né ailleurs, j’aurais été différent !". Je partage totalement ce propos. L’Aveyron forge un caractère. C’est une réalité, avec un rapport à la terre, au travail, à l’humilité...

La carte postale idéale

(Sans hésitation) Le site de Villelongue, dans la vallée du Lézert, à deux kilomètres de chez moi. Il y a la chapelle (NDLR, qui héberge le musée de la Résistance), le village avec de vieilles maisons et le château en ruines au bout. Ce lieu dégage beaucoup de charme. C’est le symbole par excellence du Ségala en général, du Pays des cent vallées en particulier.

Un personnage marquant

(Très ému) Flavien Laval, mon grand-père maternel, originaire de Rignac. C’était un bricoleur de génie, qui avait des mains en or pour travailler tous les matériaux, aussi bien le bois que le métal. C’était "un ingénieur manqué", dont le côté créatif m’a marqué. C’est lui qui m’a donné le goût et l’intérêt pour les choses techniques.

Un plat et/ou un vin pour lequel vous craquez

Est-ce qu’un dessert, ça compte ? Alors le gâteau à la broche. Surtout celui que fait ma mère ! C’est ma super gourmandise, je ne sais pas dire non. J’aime le goût, j’aime l’odeur, et la forme est d’un esthétisme magnifique.

Une anecdote

A l’âge de 18 ans, j’ai effectué un job d’été à l’office de tourisme de Naucelle, dont le président était Léo Savy. Un matin, vers 7h30, après avoir fini d’installer le marché, celui qui était à la tête de La Naucelloise, entreprise emblématique du village créée par son père Charles en 1966, m’a invité à "casser la croûte". Alors que je m’attendais à avoir un café et des croissants, il m’a servi des tripous et un verre de vin rouge. Même si ça ne me tentait pas, je n’ai pas osé refuser car je pense qu’il ne l’aurait pas bien vécu... Finalement, j’ai apprécié ! Mais, je ne lui ai raconté l’histoire que bien des années plus tard.

Une fête de village

(Avec un grand sourire) Je vote, bien évidemment, pour les festivités de Cabanès, qui sont devenues les Festifolies en 1994 (NDLR, sa modestie l’empêche de rappeler qu’il en a d’ailleurs été le président fondateur). ça a lancé un mouvement qui a dynamisé le village. Il y avait un engagement, de l’engouement. Et puis, il faut saluer cette fête qui dure toujours.

Un coup de cœur

Le travail effectué à Arvieu, notamment par Vincent Benoit, en créant Laëtis. Nous étions à l’école ensemble, et nous nous sommes retrouvés à l’Insa à Lyon. ça m’a fait plaisir de le revoir pour l’inauguration en septembre 2019. Je me souviens très bien qu’il m’en avait parlé plusieurs années auparavant. J’ai été assez bluffé par cette vraie démarche pérenne. C’est un exemple, en toute simplicité. On est dans la ruralité intelligente. ça fait sens. Vincent Benoit est un précurseur.

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