Millau : "Parents d’élèves et enseignants "unis et solidaires"

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  • Robert Marcos, ses collègues et les parents débutent leur mobilisation.
    Robert Marcos, ses collègues et les parents débutent leur mobilisation. Repro CP - ML
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Célian Guignard - ML

La suppression de trois classes se profile au sein du lycée public millavois, résultat de la baisse de la dotation horaire globale. Les principaux concernés entendent se battre jusqu’au bout.
 

La fin des négociations au sujet de la dotation horaire globale (DHG), cette enveloppe d’heures attribuée à chaque établissement scolaire, se termine en juin. Les premiers indicateurs à Millau et, notamment, à Jean-Vigo, ne sont pas bons, le lycée public est menacé de trois fermetures de classe (notre édition du 4 février). Une situation qui révolte parents et enseignants. Ces derniers, "unis et solidaires", préviennent qu’ils se mobiliseront par de nombreux moyens.

20 élèves en décrochage

"En tant que parents, nous sommes très mécontents, affirme Isabelle Pin, représentante de la Fédération des conseils de parents d’élèves. On nous annonce 36 élèves par classe, alors que tous les locaux du lycée ne sont pas adaptés. De plus, il faut bien tout replacer dans son contexte. L’année dernière, les lycéens sont restés quatre mois chez eux. À présent, les secondes et les premières sont en demi-groupe. Ils sont nombreux à avoir décroché. Et avec cette DHG, le proviseur du lycée devra faire des choix entre la continuité pédagogique, l’aide personnalisée ou le dédoublement des classes pour les cours de langue."

Une situation que voit déjà poindre Robert Marcos, enseignant d’espagnol et référent "décrochage" du lycée : "En 2019-2020, nous avions identifié 20 élèves qui patinaient. Cette année, en février, nous en sommes déjà à 20.

Nous avons une excellente élève qui est en perdition totale."

Et sa spécialité, littérature espagnole, s’arrêtera à la rentrée prochaine : "Il n’y aura plus de continuité pédagogique. Sur les huit élèves de première, sept souhaitaient continuer en terminale. Nous ne savons pas quoi leur dire… Que devront-ils faire ? Aller à Rodez ? Suivre l’enseignement à distance ?"

Selon eux, l’injustice est totale, si l’on compare avec d’autres établissements de l’académie de Toulouse. "L’an passé, nous avions un cadre général satisfaisant, se souvient Jean-Yves Bou, professeur d’histoire-géographie. Cette année, avec la baisse des heures, nous allons devoir faire des choix sur des choses que l’on a déjà engagées. La diversité, à Millau, elle s’explique par le fait que le lycée est isolé. À Toulouse, quand on veut faire une spécialité, il n’y a qu’à aller dans l’établissement d’à côté. Pas ici. Nous demandons plus d’heures pour les enseignements obligatoires, les spécialités engagées et l’accompagnement personnalisé."

Ensemble, parents et professeurs envisagent, entre autres, un recours administratif, des actions "plus animées", un déplacement à Rodez devant les locaux de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale et, bien sûr, de se fédérer avec les autres établissements de l’Aveyron.

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