Une nouvelle donne, mais une carte à jouer en Aveyron
Les hôteliers déplorent une chute de la fréquentation, un peu partout à travers le département. Toutefois, les gîtes, en particulier sur l’Aubrac, connaissent une très forte hausse des réservations, illustrant une tendance que la crise sanitaire a façonné.
A la recherche de grands espaces. Les derniers mois, les dernières semaines n’ont fait que confirmer cette tendance, devenue un moteur pour oxygéner nos existences.
Malgré les restrictions en vigueur, et le couvre-feu en particulier, bon nombre de personnes semblent se tourner vers des destinations où les activités de plein air sont possibles.
Sur ce critère l’Aveyron tire son épingle du jeu. Une simple image peut en attester : tout au long des vacances de fin d’année, et durant ces derniers jours, la station de Brameloup, a connu une fréquentation exceptionnelle.
Même si les remontées mécaniques sont toujours fermées.
La directrice de l’office de tourisme Aubrac, Laguiole, Carladez, Viadène, Séverine Dijols-Valenq confirmait : « Les week-ends ont vraiment été très bons depuis qu’il a neigé. Mais les réservations sont aussi importantes depuis. » Ainsi, cette première semaine de vacances d’hiver connaît une fréquentation importante. Les locations font le plein.
« Pendant ces vacances, je reçois deux à trois appels par jour pour réserver un gîte sur l’Aubrac, assure Benoît Prat, adhérent à l’Umih, propriétaire d’un gîte et d’hôtels à Rodez et Millau. Seulement, j’ai l’impression que l’Aubrac est un microcosme. L’endroit profite d’une situation privilégiée, avec ces grands espaces enneigés. Mais sur le reste du département, on ne connaît pas la même situation. »
Des groupes ont déjà annulé leur voyage au printemps
« Nous sommes très inquiets de la situation dans laquelle nous nous trouvons », poursuit Benoît Prat.
Par exemple, à Millau, « seuls trois hôtels sur douze sont ouverts. Ceux qui accueillent des personnes ne pas sont débordés ». Les personnes accueillies « sont bien souvent des locaux ou alors, ils viennent d’un peu plus loin, de départements limitrophes », explique Benoît Prat.
Cette clientèle locale profite d’un week-end pour se « mettre au vert et changer d’air ». « Le plus souvent à la recherche d’une expérience originale, poursuit l’hôtelier. Les familles font partie de notre cœur de cible et représentent la clientèle actuelle, avec les jeunes couples. » Si les professionnels du tourisme vivotent en attendant la reprise, ce climat incertain ne permet pas de dessiner une tendance bien précise. « Nous manquons clairement de visibilité, déplore Benoît Prat. Déjà, nous avons dû enregistrer l’annulation de nombreux groupes pour les mois d’avril, mais et juin ».
Les Gîtes de France font le plein
Toutefois, les acteurs du tourisme sentent « qu’il ne manque pas grand-chose. Un allégement des restrictions notamment ».
D’un autre côté, les gîtes connaissent « une montée en puissance », se félicite Valérie Duchatelle, directrice du réseau Gîtes de france Aveyron. « Le téléphone n’arrête pas de sonner. Nous constatons que ces derniers temps, l’image du gîte est en train de changer. C’est un bon moyen de s’offrir un court séjour de proximité. »
Si, en Aveyron, 585 hébergements sont toujours estampillés Gîtes de France, le label a connu une forte baisse du nombre de ses adhérents, ces derniers mois. « Certains propriétaires ont préféré arrêter car les contraintes sanitaires pour recevoir du public sont nombreuses », glisse Valérie Duchatelle. Mais pas de quoi obscurcir l’horizon des gîtes qui enregistrent déjà « de nombreuses réservations pour l’été ».
En chiffres
- 11,5 millions de nuitées en 2020, faisant de l’Aveyron, la première destination « campagne » de la Région occitanie.
- 8,6 sur 10, le taux de fidélisation obtenu en 2020.
- 1 600 prestataires aveyronnais participant à l’opération « A vos côtés pendant le confinement ».
- -15 %, estimation de la fréquentation touristique en Aveyron en 2020 en comptant la clientèle étrangère.
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