Bernard Verdié, le Patrimòni à cœur

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Centre Presse

Originaire de Millau, Bernard Verdié est désormais installé, avec son épouse Sylvie, à Alrance où il a créé, en 2005, le magazine "Patrimòni, le journal du patrimoine de l’Aveyron et de ses voisins". Très certainement né de sa passion pour l’histoire de son territoire acquise quand il avait une dizaine d’années lorsqu’il effectuait des fouilles archéologiques.

Commune d’Alrance, la ferme de Lassis se cache à l’orée d’un bois de chênes, de hêtres et de sapins, tout au bout d’un chemin forestier, et domine un superbe paysage composé d’un coin du lac de Villefranche-de-Panat avec, en arrière-plan, le bleu des monts de Lacaune et plus loin, par grand beau temps, les Pyrénées enneigées. Le maître des lieux, c’est Bernard Verdié, le directeur du magazine "Patrimòni, le journal du patrimoine de l’Aveyron et de ses voisins."

Si le premier numéro du journal, paru en mars 2006, ne comptait modestement que seize pages, le numéro 90, dernier sorti en janvier 2021, en compte trente-six. "Au début, explique Bernard Verdié, je recherchais des articles, des auteurs, pour alimenter les rubriques archéologie, architecture, géologie, patrimoine bâti mais aussi flore, faune, nature. Et peu à peu, les auteurs sont venus d’eux-mêmes apporter leurs écrits."

En français et en occitan

Des noms reviennent ainsi régulièrement : Jean-Pierre Henri Azéma, docteur en géographie et spécialiste du patrimoine industriel, Philippe Gruat, chef du service départemental d’archéologie, René Mignon, géologue minier… Mais, également des nouveaux selon les thèmes, comme Lucas Baliteau, entomologiste, Maximilien Guérin, docteur en sciences du langage, et beaucoup d’autres, car, depuis quinze ans que le journal existe, les articles sont nombreux et variés, en français et en occitan pour les amoureux de la langue historique de nos ancêtres. "Les articles sont écrits par des spécialistes passionnés, ce qui permet d’aller au fond des sujets, tout en restant à la portée de tous", souligne le responsable.

Des associations proposent également les fruits de leurs recherches, telles que le Centre permanent d’initiation à l’environnement et la Ligue de protection des oiseaux. "En ce début de millénaire, note-t-il, la prise de conscience en faveur de notre patrimoine est forte. Nous avons besoin plus que jamais de connaître notre histoire, notre environnement, nos racines. C’est le but que je poursuis avec Patrimòni, mieux connaître nos patrimoines, pour notre "savoir", notre plaisir et pour mieux les transmettre à nos successeurs."

Un pied paysan, l’autre artiste

Bernard Verdié est né à Millau en 1952 dans la ferme familiale aux portes de la ville, entourée de champs qui sont devenus aujourd’hui une zone d’habitation. Les recherches archéologiques effectuées alors, avant les constructions, le passionnaient. C’est certainement à cette époque qu’est née sa passion pour les patrimoines, alors qu’il avait une dizaine d’années ! Si son grand-père paternel était paysan, son grand-père maternel lui, était photographe. C’est ainsi qu’il est né les deux pieds dans la culture, l’une paysanne, l’autre artistique !

L’atelier photo de son grand-père, c’est son frère, Norbert, qui en a pris la suite, le transformant très vite en imprimerie.

Alors, à 16 ans, en sortant du collège, Bernard Verdié a intégré l’imprimerie familiale et suivi une formation d’imprimeur typographe jusqu’au service militaire, service qu’il a effectué à Verdun comme son grand-père mais pas dans les mêmes conditions !

Il est ensuite devenu éleveur de brebis sur le Larzac et s’est trouvé parmi les premiers dans la lutte contre l’extension du camp militaire, un mouvement qui lui tenait à cœur puisque la ferme de ses grands-parents avait été, elle également, rasée pour construire des immeubles. Quelques années plus tard, il est devenu commercial en matériel agricole puis s’est installé à Montpellier. Mais, après y avoir habité et travaillé pendant 15 ans, il a souhaité retrouver ses origines aveyronnaises, en 1999, avec son épouse Sylvie, Millavoise elle également. C’est à l’occasion de ce retour aux sources qu’il a imaginé et créé, en 2005, "Patrimòni, le journal du patrimoine" construit, au début, autour des trésors de l’Aveyron, mais étendu peu à peu aux départements voisins.

Sylvie se charge de la mise en page et des photos

En 2015, les époux Verdié ont acheté la propriété de Lassis, commune d’Alrance, et ont entrepris de restaurer le corps de ferme qui date du XVIIe siècle. Sylvie, aussi passionnée que son mari par l’histoire, découvre que cette maison est habitée depuis 1648, et apprend que son arrière-grand-mère y travaillait comme servante dans sa jeunesse !

Et c’est avec une bouffée d’émotion qu’elle raconte l’histoire de cette ferme, car, férue elle aussi de patrimoine, elle a mené ses recherches et est intarissable sur le sujet. "Je connais mon Lassis par cœur", s’exclame-t-elle dans un éclat de rire. Elle qui a abandonné son métier d’infirmière pour épauler son mari dans la construction du journal, se charge de la mise en page des articles et des photos correspondantes. Patrimòni, c’est vraiment une affaire de couple !

Sitôt ancrés au sein de la commune d’Alrance, Bernard et Sylvie Verdié ont découvert avec admiration le travail de restauration de la tour et du site de Peyrebrune, réalisé par l’association des Amis de Peyrebrune à laquelle ils ont très vite adhéré. Puis, Bernard s’est intéressé à la vie de son nouveau village et du village voisin à travers l’association Familles rurales, à Villefranche-de-Panat. Et, c’est tout naturellement qu’il s’est présenté aux élections municipales de sa commune, en mars 2020, sur la liste de Bernard Cluzel, dont il se retrouve premier adjoint depuis le 25 mai.

Un journal bimestriel

tiré à 2 000 exemplaires

Tiré à 2 000 exemplaires pour une estimation de 8 000 lecteurs, Patrimòni paraît tous les deux mois. De format 21,5 x 31 cm, avec 36 pages couleurs, il est imprimé sur papier couché brillant 115 g. Sa couverture présente le sommaire du contenu, en patchwork de photos couleurs qui donnent envie d’ouvrir et de lire. On y trouve toutes les réponses aux questions que l’on se pose, lorsque les yeux se posent sur une pierre gravée, un clocher, les miséricordes de l’église, une plante, une abeille ou le nom d’un personnage local célèbre.

En vente chez tous les marchands de journaux de l’Aveyron ou par abonnement, il est à la fois une source d’information et un guide touristique précieux. On peut le découvrir sur le site internet créé par Sylvie Verdié, www.patrimoni.fr

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