Rodez. Igor Sakiroff : pour l’amour du septième art

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  • Igor Sakiroff, comme un poisson dans l’eau, dans les salles de cinéma du CGR ruthénois.
    Igor Sakiroff, comme un poisson dans l’eau, dans les salles de cinéma du CGR ruthénois.
Publié le
Salima Ouirni

Bien connu des Ruthénois pour les "Plans cultes" diffusés au multiplexe, Igor Sakiroff cultive une vraie passion pour le cinéma. Un centre d’intérêt qu’il partage volontiers avec tous les publics.

Tout le monde n’a pas la chance de se faire rétamer par Jean-Luc Godard, le réalisateur emblématique de la Nouvelle Vague.

Igor Sakiroff a tenté, à deux reprises, de rentrer à l’Idhec, pour épouser une carrière dans le cinéma. Le jury de l’époque, dont Jean-Luc Godard faisait partie, n’en a pas voulu. Le Ruthénois ne fera donc pas du cinéma. Mais sa passion dévorante le mènera à devenir cinéphile. Un centre d’intérêt qu’il partage depuis plus de 7 ans avec de nombreux cinéphiles amateurs du 7e art, notamment à travers les fameux "Plans cultes", régulièrement proposés par le CGR de Rodez.

Ses connaissances accumulées depuis son enfance, il les partage aussi régulièrement avec les scolaires des centres de loisirs de la FOL, des Francas, dont il a été le directeur.

Fan du cinéma made in USA

" Je passe l’espace-temps à trimballer les scénarios de ma vie ", dit-il, en résumé. Et des scénarios, Igor Sakiroff en a vécu ! Avant de découvrir le grand écran des salles obscures, le jeune Igor Sakiroff regardait les films à la télévision. " J’ai connu l’ORTF et la télé en noir et blanc ", confie le cinéphile né en 1963. Cette période propice à l’observation lui a ouvert les yeux sur les westerns. Gary Cooper ne le lâchera plus. Son goût pour le cinéma américain prendra une place importante. Alors que dans son estime, le cinéma français reste en rade. " On dit d’Hollywood que c’est une usine à fabriquer les rêves", indique le cinéphile visiblement conquis. Igor Sakiroff est beaucoup plus crique à l’égard du cinéma français. " Il ne me fait pas délirer, reconnaît-il. On lui reproche d’être trop intelligent. Il en devient rébarbatif ", tacle-t-il, en pointant du doigt les films d’auteur. Ce goût prononcé pour le cinéma américain, Igor Sakiroff l’a cultivé à travers les émissions proposées, tour à tour, à l’époque par Claude-Jean Philippe et Patrick Brion sur Antenne 2. Sans oublier l’émission culte "La Dernière séance" présentée par un autre fan de cinéma américain, le chanteur Eddy Mitchell.

L’arrivée du magnétoscope, une révolution !

Sa consommation de film, à travers les ciné-clubs s’est affinée, avec son entrée à la fac. "J’ai fait des études littéraires à Paris et j’ai pris option cinéma. C’est une formation qui m’a appris à regarder, à analyser. J’ai aussi appris le vocabulaire qui me permet aujourd’hui d’animer les sessions que je propose autour des films", se souvient Igor Sakiroff. Il avait 24 ans.

La modernité lui fera un beau cadeau d’anniversaire. "L’arrivée du magnétoscope a bouleversé ma façon de voir des films. Bien sûr, la meilleure façon d’apprécier un film est d’aller le voir en salle. Mais en parallèle, je pouvais à l’époque enregistrer et regarder, en même temps, à la télévision les films. Je pouvais facilement en visionner jusqu’à trois par jour", liste-t-il.

Le Doudou d’or

À partir de là, le jeune homme consolide son savoir. Jamais à bout de souffle, il se réoriente. De ses études littéraires, il héritera d’un appétit gargantuesque pour les livres. Mais, il faut tout de même songer à remplir le frigo. Igor opte donc pour une école de commerce.

Après son BTS, il trouve facilement un job dans les rayons d’un fournisseur des grandes surfaces. "L’idée de gérer des palettes de yaourts ne me faisait pas vibrer", explique le quinquagénaire qui va vite tourner cette page. Une nouvelle orientation qui le pousse cette fois en direction du jeune public. "Avec les Francas, la FOL, la CAF, on emmenait jusqu’à 300 gamins au cinéma Le Royal. C’était compliqué d’avoir des copies, mais tellement intéressant", précise Igor Sakiroff, qui est allé jusqu’à inventer le prix "le Doudou d’or".

Prendre son mal en patience

Ces séances spéciales avaient pour vocation l’éducation au cinéma. Aujourd’hui, il termine sa carrière dans un établissement scolaire de la ville où il n’hésite pas à donner des conseils aux jeunes cinéphiles. En partenariat avec le multiplexe ruthénois, il propose aussi à des lycéens des opérations autour du cinéma.

Autant d’actions qui se retrouvent aujourd’hui à l’arrêt, à cause de la pandémie de Covid-19. Malgré une soif terrible de l’ambiance ciné sur grand écran, Igor Sakiroff prend son mal en patience en organisant, chez lui, des séances de visionnage.

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