Viviez. Economie : le Bassin s'unit pour défendre l'usine Sam

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  • Les manifestants sont venus du Bassin, mais aussi de territoires voisins.
    Les manifestants sont venus du Bassin, mais aussi de territoires voisins.
  • Près de 3 000 personnes pour défendre la Sam à Viviez
    Près de 3 000 personnes pour défendre la Sam à Viviez
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    Près de 3 000 personnes pour défendre la Sam à Viviez
Publié le
François Cayla

Le rassemblement organisé dimanche après-midi a réuni beaucoup de monde et de nombreux élus.

L’usine Sam de Viviez, pour "Société Aveyronnaise de Métallurgie", faut-il le rappeler, vit depuis des années dans le doute et la crainte de son avenir industriel et social. Le rachat de la fonderie d’aluminium par le groupe chinois JinJiang, en décembre 2017, avait laissé croire en des lendemains plus sereins. Peine perdue. Deux ans plus tard, soit fin 2019, alors que les Chinois étaient écartés de la gestion du site par le tribunal de commerce pour n’avoir pas tenu leurs promesses en termes d’investissements notamment, l’unité industrielle du Bassin decazevillois était à nouveau placée en redressement judiciaire. Plus d’un an plus tard, c’est encore et toujours l’incertitude qui plane au-dessus des 360 salariés (ils étaient 430 voilà 3 ans) d’une usine en manque de repreneurs.

Au-delà des étiquettes

Hier après-midi, après un rassemblement d’environ 700 personnes le 4 février, ce sont cette fois plusieurs milliers de manifestants qui se sont rassemblés sur la zone des Prades pour marquer leur soutien au premier employeur du territoire.

Simples particuliers concernés et inquiets de la situation économique du Bassin, mais aussi de nombreux élus locaux et départementaux, régionaux et nationaux ont répondu à l’appel. Le secrétaire général de la CGT était aussi de la partie, de même que l’eurodéputé LFI Manuel Bompard. Mais au-delà des étiquettes, on sent bien que le sujet dépasse les clivages politiques ou syndicaux, les enjeux étant bien "ailleurs".

Dans l'attente de la décision du juge

Pour autant, depuis le 4 février et la dernière manifestation du même type, rien n’a vraiment bougé. Le tribunal de commerce de Toulouse ne cesse de repousser l’audience de reprise de l’usine, le dernier report en date renvoyant au 8 mars une éventuelle décision. Un repreneur potentiel aurait demandé l’obtention de documents supplémentaires avant de se prononcer.

Dans ce cadre, Renault serait en contact avec un fondeur espagnol pour l’inciter à reprendre l’unité industrielle aveyronnaise. Mais cette perspective inquiète. Certains y voient la possibilité pour le repreneur et le constructeur de délocaliser petit à petit l’activité en Espagne afin de faire baisser les coûts de production. D’où, comme le demande Jean-Louis Chauzy, président du Ceser, la nécessité de passer des engagements contractuels contraignants avec l’État, Renault et le repreneur pour éviter pareil scénario.

Autre crainte majeure, celle de voir le fameux repreneur, quel qu’il soit, réduire de moitié les effectifs pour digérer les investissements indispensables à la pérennité technologiques de l’entreprise, estimés entre 6 et 10 M€.

Prêts à discuter, mais aussi prêts à passer à autre chose…

En attendant, hier après-midi, la zone des Prades a donc fait le plein de manifestants. Près de 3 000 personnes selon les organisateurs, plus de 2 000 selon les forces de l’ordre, ont participé au rassemblement organisé en soutien de l’usine du Bassin et de ses salariés. Les différentes prises de parole ont permis, d’une part, de faire le point sur la situation et, d’autre part, de mesurer le soutien des élus qui ont été amenés à s’exprimer, à savoir le maire de Decazeville François Marty, le conseiller régional Stéphane Bérard et le vice-président du conseil départemental Christian Tieulié. Y compris la députée Anne Blanc, pourtant malmenée par les manifestants entre sifflets et quelques quolibets. Cette dernière a cependant indiqué qu’elle avait bon espoir de voir la table ronde demandée par les salariés de l’unité industrielle se tenir prochainement.

Car pour les représentants du personnel, il est vital que l’État pèse sur la stratégie de Renault, dont il est actionnaire, afin de consolider la fonderie du Bassin qui, comme le rappellent ces derniers, "fournit des composants pour les moteurs de dernières générations hybrides et électriques largement aidés et soutenus par les finances publiques".

Rendez-vous le 8 mars à Toulouse

Les élus CGT de l’entreprise demandent donc la mise en place rapide d’une table ronde qui réunirait l’État, Renault, les collectivités territoriales compétentes, dont la région Occitanie, ainsi que l’ensemble des financeurs et le futur repreneur. Comme l’a souligné non sans arrière-pensées Ghislaine Gistau, élue du personnel avec Sébastien Lallier : "Nous sommes aujourd’hui prêts à discuter. Seulement à discuter. Mais si rien n’avance, il se pourrait que l’on nous oblige à passer à autre chose qui serait plus dérangeant pour tout le monde…"

Rendez-vous déjà le 8 mars au tribunal de commerce de Toulouse, si l’audience n’est pas encore une fois repoussée.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 3 années Le 22/02/2021 à 08:14

Voilà un exemple des conséquences des 35 heures de la retraite à 62 ans , du code du travail long comme un jour sans pain , des régimes spéciaux qui pèsent sur les charges et donc sur la compétitivité de l'emploi. Merci la Gauche politique et syndicale , assumez maintenant !