Decazeville : l’Aspibd récupère des pierres du pont de Malakoff
L’association a enfin réussi à récupérer quelques vestiges de l’ouvrage grâce au don d’un particulier.
Depuis de nombreuses années, les bénévoles de l’Aspibd essayaient de récupérer des lourdes pierres taillées du fameux pont de Malakoff. C’est chose faite. Elles ont été données à l’Association de sauvegarde du patrimoine minier et industriel par M. Viguier, de Saint-Cyprien, et elles ont été transportées jusque sur la zone du Centre par l’entreprise Grialou de Combes. Ces pierres seront mises en valeur et en scène au sein du musée.
Pour mémoire, le pont de Malakoff, appelé également viaduc de l’Ady, haut de 22 m, se composait d’une arche métallique centrale (44 m), montée sur le sol en 4 grandes courbes et reposant sur 2 piles de grés rouge à l’aspect de donjons féodaux. Trois arches ogivales reliaient les culées aux flancs des collines. L’ensemble se développait sur une longueur de 155 m et paraissait devoir défier les siècles. Imaginé dès 1852 par François Cabrol, il fut réalisé de 1855 à 1856 au détour de la route de Saint-Christophe à Marcillac, dans la vallée ombragée où serpente l’Ady. Il servait à transporter le minerai de fer en provenance de Mondalazac pour les hauts fourneaux du Bassin. C’est en 1944 que son démontage fut décidé par son acquéreur qui voulait utiliser ces pierres pour des reconstructions, précieuses en ces temps de guerre. Les Allemands en récupérèrent le fer. Son passage routier étroit, sous un porche ogival, était devenu dangereux pour des automobiles de plus en plus nombreuses. Dès lors, les municipalités du Vallon ne firent rien pour le sauver.
Ces pierres symbolisent toute une époque, l’œuvre visionnaire de François Cabrol, une réalisation d’ingénierie et architecturale magnifiques. Le pont de Malakoff aurait mérité un tout autre sort, que celui bien funeste, qui lui a été réservé. Restent des photos d’époque, des souvenirs, des regrets.
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