Millau : Marc Graille, des bancs de Marcel-Aymard et Jean-Vigo au CNRS

Abonnés
  • Le chercheur est directeur d’une équipe au Centre national de recherche scientifique.
    Le chercheur est directeur d’une équipe au Centre national de recherche scientifique.
Publié le
Loïc Bailles

Petit garçon, Marc Graille a longtemps cherché sa voie : tous les métiers qui font rêver y sont passés. "J’ai voulu faire instituteur, comme mon père, qui m’a fait comprendre que je pouvais prétendre à mieux", raconte aujourd’hui l’homme de 44 ans.

Né dans le Val-de-Marne, Marc Graille, âgé de 6 ans, suit ses parents, au Rozier, dont son père est originaire. Il suit les cours à l’école municipale avant d’aller sur les bancs du collège Marcel-Aymard et passer un bac C à Jean-Vigo. "J’ai eu mon bac sans savoir ce que je voulais faire, témoigne-t-il. J’étais loin d’être le meilleur élève et je suis allé à la fac de biologie à Montpellier." Petit à petit, le jeune homme prend goût à ce qu’il fait, gravit les étapes jusqu’au doctorat (huit ans d’études).

Pendant ses études, Marc Graille découvre l’état d’esprit danois pendant près de six mois. À l’issue de son stage post-doctoral, qui a duré près de trois ans, Marc Graille devient chercheur au Centre national de recherche scientifique (CNRS) en région parisienne. "À l’école, je ne savais pas que ça existait, confie-t-il. Rien n’est inaccessible. Il suffit de trouver une voie qui nous plaît et qui nous passionne afin de se donner les moyens pour faire tomber les barrières. Il n’existe aucune limite mais il faut rester sérieux, travailler et réfléchir." Aujourd’hui, Marc Graille est directeur d’une équipe (sur quatre) de recherche de neuf personnes, "un des postes les plus élevés au CNRS, le Graal".

L’excitation de la découverte

Avec deux projets financés actuellement, notamment sur la recherche de la fabrication des protéines par les organismes vivants, Marc Graille cherche aussi de l’argent pour pouvoir réaliser ses manipulations. "Que ce soit du CNRS ou de l’Agence national de recherche (ARN), c’est de l’argent public qu’il faut utiliser le mieux possible, développe Marc Graille. Le financement n’est plus aussi pérenne qu’il a pu l’être. Il se fait désormais sur des projets de trois ou quatre ans. On ne peut pas se permettre de prendre des risques comme on pourrait le faire quand on a dix ou quinze ans devant soi." À cela s’ajoute le problème des jeunes formés, invités "à aller voir ailleurs", par manque de titularisation.

Mais "l’excitation de la découverte" et le quotidien jamais routinier animent encore le chercheur. "On pourrait choisir plus confortable en travaillant pour d’autres mais j’ai toujours mis un point d’honneur à rendre à la France ce qu’elle m’avait donné, témoigne-t-il. Et puis au moins, on peut y manger du roquefort !" Un mets que le chercheur ne manque pas d’apprécier quand il vient rendre visite à ses parents dans les gorges du Tarn et de la Dourbie avec sa petite famille, trois à quatre fois par an.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?