Sud-Aveyron : un entrepreneur de Cornus au cœur d’une arnaque sur internet

En trente ans, jamais Patrick Aurusse, gérant de la société Transagri, à Cornus, n’a connu tel désagrément. Depuis quelques jours, des appels en pagaille affluent pour des annonces qu’il n’a jamais publiées sur un site internet bien connu des chineurs digitaux. "Vendredi, des personnes, qui voulaient m’acheter du matériel agricole, ont commencé à m’appeler, témoigne plutôt agacé le Cornussol. Ça n’arrête plus. Hier (lundi), j’ai encore eu dix appels."

Le procédé est assez simple. Les escrocs ont vraisemblablement récupéré son numéro du Système d’identification du répertoire des entreprises (Siren), sur l’une des nombreuses plateformes qui le permettent. Ils ont ensuite publié plusieurs annonces avec l’option "vendeur professionnel" et toutes les données de l’entreprise Transagri.

5 000 € d’acompte

Pour plus de crédibilité, les malfrats ont également largement détaillé leurs encarts. "Il y avait, par exemple, une presse à balles rondes avec cinq photos, énumère Patrick Aurusse. Ça veut dire qu’ils ont payé pour cette annonce. En revanche, ce qui était louche, c’est que les prix défiaient toute concurrence…" Parmi les victimes des faussaires, un Polonais, qui s’inquiétait de ne pas recevoir sa marchandise, a contacté le commerçant aveyronnais. : "Il avait quand même versé un acompte de 5 000 €. Il avait même eu une facture pro forma avec l’entête de ma société. C’est vraiment très bien fait. Mais la plupart des gens que j’ai eus au téléphone étaient des acheteurs qui avaient fait des recherches et qui voulaient des informations."

Une plainte déposée

Combien de personnes sont tombées dans le piège, en contactant directement le numéro de téléphone fourni sur internet ? Il est pour l’instant impossible de le dire. Patrick Aurusse a eu accès à certains relevés d’identité bancaire (Rib), provenant d’établissements du Nord de la France, qui ont été donnés à des acheteurs potentiels. "Ce qui n’est pas banal, en Aveyron. Ce sont des comptes que l’on crée et que l’on ferme facilement, estime-t-il. À part pour le Polonais, il n’y a pas eu de problèmes pour ceux que j’ai eus au téléphone. Pour tous les autres, en revanche…"

Systématiquement, les annonces ont été dénoncées au site internet en question par ceux qui ont détecté la supercherie. Une plainte a été déposée à la gendarmerie de La Cavalerie. Hier matin, sur la toile, il restait trois annonces frauduleuses.