Justice : elle accuse son beau-père d’attouchements

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    Le délibéré sera donné le 24 mars. Centre Presse - J.-A. T.
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M. R.

Le procureur a requis quatre ans de prison. Le délibéré sera donné le 24 mars.

Parole contre parole. D’un côté, une jeune fille qui vient tout juste d’obtenir son baccalauréat. De l’autre, son beau-père, un ouvrier proche de la cinquantaine. Les deux ont vécu sous le même toit, sur la commune de Calmont, durant plus de dix ans.

Jusqu’au 25 mars 2018, jour où le quadragénaire est placé en garde à vue. Quelque temps auparavant, l’adolescente confie à plusieurs de ses amies ainsi qu’à un professeur être victime d’attouchements depuis plusieurs mois au domicile familial : ça commence tout d’abord lorsqu’elle prend sa douche où, dit-elle, son beau-père entre par effraction pour la regarder, puis le soir au moment de dire "bonne nuit" où il caresse ses parties intimes.

Il nie devant les enquêteurs

Un signalement est fait par le lycée, une enquête lancée. Devant les enquêteurs, lui nie en bloc tous ses faits. "Jamais, jamais, jamais", répète-t-il. Son épouse le soutient et ne croit pas un mot des dires de sa fille. Comment en est-on arrivé là ? "C’est une vengeance, elle ne m’aimait que pour les cadeaux de Noël et de l’anniversaire", a-t-il tenté d’expliquer devant le tribunal, hier.

Pourtant, le ministère public est "convaincu de sa culpabilité, il n’y a aucun doute".  Son représentant, Clément Jacquet, a requis quatre ans de prison, dont trois assorties du sursis contre ce beau-père décrit par son ex-épouse comme "un pervers", "aux pratiques sexuelles déviantes".

Des messages "osés"

"Elle me pourrit la vie depuis notre divorce il y a plus de dix ans donc si elle peut m’enfoncer, elle le fera", répond-il. Dans le dossier particulièrement étoffé, d’autres éléments ne jouent pas en sa faveur : après avoir pris connaissance de la plainte, il détruit et réinitialise le portable de sa belle-fille.

Les opérateurs téléphoniques retrouveront néanmoins la trace d’une dizaine de SMS envoyés tous les soirs. "Ils étaient osés, je recevais son sexe en photo quand il allait aux toilettes et d’autres messages de ce style", explique la jeune femme devant le tribunal, soutenue par son père. Dans le portable du prévenu, les messages sont également tous effacés mais les enquêteurs retrouveront bien une photo du sexe de l’homme prise… dans ses toilettes. "Je ne comprends pas", souffle-t-il.

Expertise contre expertise

Il n’explique pas non plus ce message envoyé sur les réseaux sociaux par sa belle-fille quelques jours après les faits dans lequel elle indique à un ami "avoir tout inventé"… Le hic, c’est que ce message a été envoyé du domicile familial où elle n’habitait plus et qu’il "avait tous les codes d’accès". "Elle n’a pas pu l’envoyer elle-même puisqu’elle n’était plus chez vous !", insiste la présidente Sylvie Rouanne. "Je ne sais pas, je ne suis pas informaticien." "Et, trouvez-vous cela normal d’envoyer des dizaines de SMS à votre belle-fille le soir alors qu’elle vit avec vous ?" "J’en envoie énormément et elle ne communiquait que comme cela."

L’homme a réponse à tout même s’il "se défend très maladroitement", comme le souffle son conseil, Me Fabrice Lazaud du barreau de Marseille. "On ne peut juger sur des convictions, il faut des preuves !", plaide-t-il encore quand son confrère de la partie civile, Me Nicolas Ciucci-Guilland insiste, lui, sur l’expertise psychiatrique de la jeune fille relevant "qu’elle n’avait pas de propension à l’affabulation, ni à la mythomanie". "L’expertise montre aussi qu’elle n’a pas de traumatisme de ces agressions sexuelles, ce qui est particulièrement paradoxal comme le fait remarquer le psychiatre !", répond la défense.

Le jugement sera rendu le 24 mars prochain.
 

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